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Thor : le Marvel de la Thor-ture ou de la surprise ?

Dernier bébé de Marvel, Thor débarque pour la première fois sur grand écran sous la direction d'un Kenneth Branagh novice.




Au royaume d'Asgard, Thor est un guerrier aussi puissant qu'arrogant dont les actes téméraires déclenchent une guerre ancestrale. Banni et envoyé sur Terre, par son père Odin, il est condamné à vivre parmi les humains. Mais lorsque les forces du mal de son royaume s'apprêtent à se déchaîner sur la Terre, Thor va apprendre à se comporter en véritable héros…



Le film de super-héros est à la mode depuis le début du millénaire, alliant l'esthétisme physique à un semblant d'histoire qui se veut être le principal centre d'attaque des critiques. Pour Thor, il s'agissait de faire taire les détracteurs, ou du moins de les satisfaire un peu plus que par le passé. Le choix de Kenneth Branagh peut donc surprendre pour être à la direction de cette super-production. En effet, le réalisateur s'est attiré le statut d'artiste shakespearien depuis qu'il est devenu le brillant spécialiste des adaptations du maître littéraire britannique. Sa carrière qui fut lancer par le succès de sa première adaptation Henri V, suivi de Beaucoup de bruit pour rien, Othello ou encore Hamlet. Spécialiste reconnu ou non de l'adaptation-transposition, Branagh se retrouve donc à la direction de Thor, un film de super-héros issu des comic-books Marvel. Il imprègne le film de son style, quitte à se mettre à dos les fans. Étonnamment, il y a comme un sentiment de profondeur qui ressort du film, comme si le fond prenait un certain dessus sur la forme. Ce qui est donc intéressant ici, ce n'est pas de voir Thor voler en Batman avec son super marteau, mais plutôt de s'intéresser aux vraies questions psychologiques des personnages.






Thor c'est le dieu du tonnerre dans la mythologie nordique, avant de devenir en 1962, sous les coups de crayon de Stan Lee et Jack Kirby une figure artistique et populaire, propulsée en comic-books puis en dessins animés. Pour sa version cinéma, c'est Chris Hemsworth (vu dans Star Trek) qui incarne le fils d'Odin envoyé sur Terre après avoir trahi son père et pénétrer dans le royaume ennemi pour le détruire. Rythmé par l'épique musique de Patrick Doyle qui manque d'un thème principal, il va faire l'apprentissage du « devenir héros » alors qu'il pensait l'être avant d'être banni d'Asgard. Sur Terre, c'est l'image de la brute nordique et viking, peu civilisée, qu'incarne ce Thor. Paradoxalement, c'est bien dans ce monde fantastique et imaginaire que les choses les plus intéressantes se déroulent. Outre la pluie d'effets spéciaux et de décors dont certains sont plutôt agréables au regard, malgré une 3D qui assombrit clairement la chose, le fond semble passer au secondaire plus souvent qu'il n'y paraît. C'est là que l'on ressent la touche Branagh, metteur en scène pas forcément à l'aise avec les ustensiles du blockbuster, mais qui excelle en revanche dans le fond. On reproche à beaucoup de réalisateurs de ne pas s'approprier l'œuvre lorsqu'il s'agit d'adapter un comic-book, sans y rester collé. Kenneth Branagh n'est donc pas le réalisateur qui colle le mieux à l'esprit du comics, mais il en tire une essence bien personnelle, shakespearienne pour le coup, notamment sur la question de la relation père-fils, ici bien plus profonde et mieux structurée que dans Tron Legacy par exemple. Au niveau de l'écriture c'est donc une agréable surprise, avec peu de dialogues ridicules sauf lorsque cela touche le personnage de Kate Demmings, inutile représentante du 2.0. Natalie Portman n'a quant à elle que son nom d'intéressant : Jane, comme celle de Tarzan, ou la femme qui va recueillir et tomber amoureuse d'un étranger à son mode de vie. En dehors c'est un rôle très secondaire, moins important que celui par exemple de Stellan Skarsgard (Pirates des Caraïbes), un docteur d'expérience dont le rôle s'avère plus crucial. Enfin, de l'autre côté, nous avons un Anthony Hopkins en mentor, père qui incarne la sagesse sans cacher ses faiblesses d'homme pourtant, et son autre fils, plus sombre, incarné par un très bon Tom Hiddleston.


Thor n'est donc qu'une mise en bouche, loin d'être désagréable à regarder, surtout en 2D, et qui peut se targuer d'avoir un traitement de fond plus poussé, qui met de côté une forme qui parfois laisse à désirer. Le petit teaser qui suit le générique n'est autre qu'une introduction aux Avengers de Joss Whedon, dont certains personnages du film feront partie, aux côtés d'Iron Man (Robert Downey Jr), Captain America (Chris Evans) et Hulk, avec un casting pour le moins explosif (Scarlett Johansson, Samuel Lee Jackson, Jeremy Renner ou encore Mark Ruffalo). Le tournage vient de démarrer au Nouveau-Mexique et le film sortira sur nos écrans le 25 avril 2012.


NOTE : 12 / 20



02/05/2011
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