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Justin Bieber : Never Say Never, la chronique d'un phénomène.

Le phénomène Justin Bieber a pris une ampleur planétaire, au point de débarquer dans les salles obscures pour retracer son histoire dans un documentaire intitulé Never Say Never.




Ne jamais dire jamais, traduction du titre d'un documentaire tiré d'une chanson subliminale du phénomène Justin Bieber. Un message que la jeunesse amoureuse semble avoir bien compris, et qui nous dit en gros de croire en ses rêves et de ne jamais rien lâcher. Justin Bieber incarne cet espoir que beaucoup ont, mais n'arriveront malheureusement jamais à transformer en réalité. Justin avait déjà ce culot alors qu'il n'était pas plus haut que trois pommes. De Stratford au Canada où il jouait dans la rue, jusqu'à la caméra des parents devant laquelle il commence à faire étalage d'une très belle voix et d'un sens du rythme intéressant. Justin Bieber n'est pas l'artiste commercial que les mauvaises langues aiment dénoncer. Le documentaire nous prouve que le chanteur peut aller du r'n'b au pop rock, lui qui avait dans sa jeunesse une formation rock et jazz grâce à un groupe voisin. Qui aurait bien donc pu réaliser un tel documentaire, si ce n'est un amateur ou connaisseur de la musique au cinéma. Qui s'y colle ? Jon Chu, réalisateur fashion à souhait qui a notamment œuvré sur Sexy Dance 2 et 3, et sera à l'affiche de G.I Joe 2 prochainement. Avec sa caméra, il nous amène des vidéos et photos d'archives familiales, jusqu’au concert de Justin Bieber à guichets fermés au Madison Square Garden, considéré comme le symbole suprême de son succès.




Pour critiquer un tel documentaire, il faut se doter d'un second, voir troisième degrés et se détacher ainsi de la critique classique que l'on peut faire à l'habitude. On ne peut critique Never Say Never comme on critique Waste Land ou Inside Job pour ne citer qu'eux. D'autant plus qu'un tel documentaire dans sa réalisation et son intérêt n'a pas franchement sa place au cinéma, mais plutôt sur des chaînes comme W9 ou Direct Star, sans vouloir porter de jugement négatif sur ces chaînes. Au mieux sur MCM. Sauf que Justin Bieber est un phénomène incontrôlable, qui en a apparemment suffisamment baver pour qu'aujourd'hui on en sorte un documentaire à son nom et à sa vie. A l'aube de ses 17 ans désormais, le documentaire ne retrace pas assez son évolution dans le temps malgré les récits pas toujours très objectifs des intervenants. Entre les mièvreries ambiantes (sûrement l'âge qui veut ça) et une réalisation qui joue sur la surcharge et l'explosion des images (notamment lors concerts), Never Say Never n'affiche pas franchement beaucoup de qualités. Mais on se prend au jeu, à cette sorte d'émotion qui arrive à ressortir de ce parcours, bien qu'au fond, on sait qu'elle est volontairement provoquée pour faire chavirer les cœurs de très très jeunes demoiselles. On se retrouve avec des moments plus sincères mais on doute de leurs authenticité comme par exemple le moment où le jeune garçon revient dans le restaurant de son enfance et où une très jeune violoniste joue: Justin Bieber lui livre son message d'espoir et de rêve, avant de lâcher quelques piécettes. L a star proche de tout, et surtout de ses racines qui forgent aujourd'hui l'artiste qu'il est : on a déjà-vu ça dans les 50 minutes Inside de TF1.




Justin Bieber veut satisfaire et toucher encore une fois ses fans à 99% de sexe féminin, des groupies pré-pubères en chaleur. On a le droit à « il fait sauter mon coeur à chaque fois » ou « il est toute ma vie, je l'aime à ne plus en finir » ou pour finir « Justin sera mon mari plus tard), et ce genre de phrases totalement ridicules (qu'on ne peut concevoir quand on est dans le cadre de la groupie en rûte) se retrouvent dans les bouches de filles âgées de 5 (compréhensible) à 17 ans. Dans l'âge adulte, le raisonnement et la vision du chanteur est plus objective, et la comparaison des parents se fait même vis-à-vis des Michael Jackson et autres U2 qui ont bercé leurs enfances. La comparaison est très large, et on en reparlera dans 20 ans pour voir si Justin Bieber est toujours quelqu'un et pas qu'un simple phénomène de foire façon Tokio Hotel, qui doit d'ailleurs regretter de ne pas avoir offert un super documentaire à leurs fans avant de finir aux oubliettes. Derrière la réalisation de Jon Chu, on retrouve l'ingrédient 3D qui confirme s'il était nécessaire de le faire, que l'œuvre est bel et bien commercial et pas qu'un peu. Cette 3D plonge le fan dans l'univers intimiste du phénomène et dans la beauté hurlante de ses concerts. Elle serait à la limite utile pour une scène qui est devenue mythique même sans cet ingrédients : la ralenti de la mèche, façon Justin Bieber parce que je le vaux bien. On alimente aussi la bande son avec la belle discographie du chanteur, qui peut sonner comme un attentat auditif sans pareil chez ceux qui le détestent (en même temps, il ne fallait pas aller le voir), et le documentaire se transforme subitement en un DVD live entrecoupé de scènes plus intimistes et explicatives, façon Green Day dans Bullet in a Bible avec encore moins de crédibilité. Bieber rend fou, d'une façon ou d'autre. Il provoque l'adoration suprême chez ses fans, la jalousie de certains, voir même la haine des autres. Il ne laisse pas indifférent, c'est un constat.


Pour conclure, Justin Bieber destine clairement son documentaire pour les aficionados du chanteur, laissant les autres qui n'adhèrent pas au bord de la route.


NOTE : 8 / 20



01/03/2011
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