Cine-emotions

Bonobos: une singerie pour les plus jeunes

Après Pollen ou Océans, c'est au tour d'une race de primates de faire l'objet d'un documentaire : Bonobos, signé par Alain Tixier, destiné aux enfants et à la limite aux défendeurs d'une nature qui se perd.





Il était une fois au cœur du Congo une espèce de grands singes que l’on ne trouve nulle part ailleurs, les bonobos. Plus intelligents, plus farceurs, plus fascinants que tous les autres singes, ils sont pourtant en voie de disparition. Claudine André, qui consacre sa vie à leur défense, a ouvert une réserve unique au monde. Elle va y accueillir Béni, un petit bonobo capturé par les hommes, qui va réapprendre la vie en communauté et se préparer à affronter les dangers de la jungle.



Clairement destiné aux plus jeunes (plus de 7 ans, s'abstenir) et éventuellement à des amoureux de la nature sous toutes ses formes, pour peu que l'on supporte le bon paquet de niaiseries que nous offre ce documentaire, Bonobos n'est pas le genre de documentaire à rassembler, bien que le propos s'y prête. Pas assez scientifique pour convaincre un public large, un peu convenu, notamment au niveau du scénario, Bonobos reste tout de même assez pédagogique pour satisfaire un petit bambin, tout heureux d'avoir le genre d'histoire qu'il connaît, sous la forme d'un documentaire (tout de même une autre vision des choses qu'un film d'animation par exemple). Outre quelques stupidités comme le ridicule doublage de Béni ou celui de Claudine André par Sandrine Bonnaire (Quelle utilité ?), Bonobos joue aussi sur des intentions bien louables. Béni est le point central du film autour duquel l'histoire évolue. On apprend alors comment évolue ce Bonobo, finalement très proche de l'homme, sur une échelle différente. De la naissance à l'apprentissage de la vie aux côtés de la mère, en passant par l'épisode évident du braconnage jusqu'au combat d'une amoureuse et spécialiste des Bonobos qui apprivoise des dizaines de primates, dans le but de les rééduquer à la vie sauvage et de faire perdure la race. Car pour cette spécialiste très réputée dans ce secteur, il s'agit d'informer et de sensibiliser à une échelle cette fois-ci bien différente que l'échelle du documentaire télévisé. Mais a t-il réellement sa place dans une salle obscure, c'est tout la question qui est posée lorsqu'on commence à décortiquer le travail fait et rendu à l'écran.




Le message est assez clair, et on doit comprendre que (comme d'autres espèces par ailleurs) le Bonobo est en voie de disparition, surtout si on continue à cautionner le trafic et acte de barbarie fait sur ces animaux. On ne trouve le bonobo qu'en République Démocratique du Congo dans une zone de forêt marécageuse entre le fleuve Congo et les rivières Kasaï et Sankuru. Cette espèce est protégée mais toujours victime du trafic de viande de brousse et des braconniers, comme le montre le film, sans réellement s'attarder dessus. Du coup, on se retrouve avec une œuvre assez limitée, qui se contente de voir grandir et évoluer un Bonobo (ce que l'on peut très bien lire dans un livre ou trouver dans un autre documentaire de ce type), le travail n'évoquant que peu le braconnage, le contexte social et politique du pays entre les conséquences de la guerre et les inégalités sociales, mais en ne s'attardant jamais car comme on le comprend vite, le but est d'être ultra positif tout en sensibilisant d'une façon très tendre. Mais ce n'est pas devant un grand écran et chez un enfant qui oubliera assez rapidement le combat du film au profit des prochains Titeuf ou Thor, que le documentaire porte ses fruits.


Assurément pas destiné au grand écran, si ce n'est pour ouvrir sur un nouveau public à sensibiliser (ce qui a été testé par d'autres auparavant), Bonobos n'est guère plus pertinents qu'un Ushuaïa Nature ou Thalassa. Pire encore, le film ennuie, tourne en rond, même s'il amuse et touche par moments, et que certains se sentiront irrésistiblement attiré par ces petits singes attachants.


NOTE : 9.5 / 20



02/04/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 36 autres membres