Cine-emotions

La Petite Chambre : le Bouquet final.

La Petite Chambre est outre la dernière performance à l'écran de Michel Bouquet, un très beau drame réaliste et touchant.




C’est une histoire de cœur. Celui d’Edmond n’est plus très solide. Mais il bat au rythme d’une indépendance farouche, celle qui lui fait refuser l’idée d'entrer en maison de retraite, celle qui le pousse à refuser les soins de Rose, qu’on lui envoie comme infirmière à domicile. Papy fait de la résistance? La jeune femme lui tient tête. Elle sait le tumulte qui saisit un cœur quand il faut accepter l’inacceptable. Le sien n’est pas encore remis. Un jour, une mauvaise chute oblige Edmond à accepter l’aide de Rose...


Les réalisatrices Stéphanie Chuat et Véronique Reymond tournent avec La Petite Chambre leur premier long métrage, entretenant ici le risque de nous offrir un raté. Si quelques petits défauts peuplent sans grand dommage le film, La Petite Chambre est un film sur l'espoir en même temps qu'un drame d'une force plus profonde qu'on ne l'imagine. Deux histoires en une à vrai dire. D'abord celle de cette infirmière à domicile qui ronge sa tristesse et doit vivre avec la mort de son bébé mort-né. Puis c'est celle d'Edmond qui a perdu le sens de la vie depuis 40 ans, et qui est en train de perdre la vie en même temps que son propre fils, et qui trouve dans Rose l'occasion de revivre en acceptant son aide. Le film pourrait se résumer aussi en un duel d'acteurs, qui se transforme très vite en un duo absolument convaincant. Michel Bouquet d'une part, monstre sacré du cinéma et du théâtre français que l'on retrouve dans La femme infidèle (Claude Chabrol, 1968), Les Misérables (Robert Hossein, 1981) ou encore césarisé dans Comment j'ai tué mon père (Anne Fontaine, 2002), qui incarne ici un homme de force moral, qui refuse la mort en même temps qu'il refuse l'aide extérieur. Il joue avec réalisme, donnant une réplique parfaite à la jeune Florence Lorret-Caille (Je l'aimais, Parlez-moi de la pluie, Une aventure), femme grisante qui tente de se remettre d'une terrible mort.




Sans tomber dans le larmoyant ambiant qui règne pourtant, La Petite Chambre livre son propos réaliste, en opposant et rassemblant en même temps les symboliques de la vieillesse et du temps qui passe, avec ce couple qui tente de se reconstruire. Eric Caravaca prouve même dans ce second rôle qu'il est un acteur qui monte. Il signe avec Florence Lorret-Caille une scène somptueuse dans ce qui aurait du être la chambre de bébé qu'attendait le couple. L'émotion est contenu, les vérités tombent sans faire basculer le film dans un sens ou dans un autre, toujours pour servir l'intrigue, mais également la relation entre ces deux personnages que sont Edmond et Rose. Le film n'est bien évidemment pas parfait, offrant quelques facilités de dialogues et des petites longueurs, mais l'ensemble ne peut en tenir rigueur tant le film arriver à accrocher son spectateur par cette histoire complètement attachante.


NOTE : 15 / 20






16/02/2011
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