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Comment tuer son boss : mode d'emploi pour rater sa comédie

Trois cas, une histoire, le processus comique patchwork commence à être à la mode du côté des États-Unis. La preuve avec le film de Seth Gordon, Comment tuer son boss. Pour le meilleur, mais aussi pour le pire.





Pour Nick, Kurt et Dale, la seule chose qui pourrait rendre le travail quotidien plus tolérable serait de réduire en poussière leurs intolérables patrons. Démissionner étant exclu, les trois copains échafaudent, avec l'aide de quelques verres de trop et les conseils douteux d'un ancien détenu, un plan quelque peu alambiqué, mais infaillible, pour se débarrasser de leurs employeurs respectifs... définitivement. Il n'y a qu'un problème : les plans les plus infaillibles ne le sont qu'autant que les cerveaux qui les ont conçus le sont.



Le casting, et éventuellement la bande-annonce, imposaient un air aguicheur, mais tellement plaisant. Parce que nous avions un match, ou plutôt un challenge, intéressant. Nous avions donc déjà une histoire avec une thématique, et qui plus est, loin d'être idiote aux États-Unis. En effet, de la pure comédie sociale In The Air au dramatique Compagny Men, les tentatives d'incursions dans le domaine du travail sont loin d'être décevantes. Parce qu'il y avait déjà un scénario qui tenait largement la route, un propos qui en découlait tout naturellement, sans esbroufe, et pour finir une maîtrise des acteurs, eux-mêmes très convaincants dans leurs rôles. Tout ce que Comment tuer son boss n'a pas justement ! En effet, si le speech de départ est amusant, décalé et à la limite réaliste, dès que les projets de tuer les boss respectifs des trois victimes commencent, le film souffle sur sa petite flamme qui lui donnait une chaleur intéressante. Le film devient alors froid, sans relief, s'enfonçant dans les réparties stupides, ponctuées par les poussées dans les aigues de l'horrible Charlie Day. Ce qui s'annonçait vraiment délirant fait au final un flop.




Peut-être que le casting était trop difficile à gérer pour un habitué de la comédie comme Seth Gordon (qui avait réalisé l'intéressant Tout... sauf en famille). On se satisfait quand même de la prestation de Kevin Spacey, jouissif en patron nombriliste qui abuse avec intelligence de ces employés, dont justement Nick, joué par un bon Jason Bateman (Une famille très moderne, In The Air, Thérapie de couples). Ce dernier ne relève guère le niveau. Jennifer Aniston en fait sûrement baver plus d'un, mais en fait des tonnes au fait ; Jason Sudeikis, seul bon élément de la récente comédie Bon à Tirer des frères Farrelly, n'amène son petit côté décalé ; Charlie Day … no comment ; Colin Farrell (Les chemins de la liberté, Crazy Heart) n'est décidément pas fait pour la comédie, même s'il est un toxico névrosé ; et enfin Jamie Foxx en guest donneur de conseil en meurtres est à l'image du film : son personnage secondaire pourtant élément de surprise central, s'avère être un flop total.


Un manque d'humour et de créativité à la fois délirante et réaliste, le dénué de propos Comment tuer mon boss rate son objectif. Dommage il démarrait bien.


NOTE : 9.5 / 20




19/08/2011
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