Cine-emotions

Rêves Volés, la violence d'une favela par l'amitié et la joie

Le cinéma brésilien a toujours la côte, la preuve avec Rêves Volés et cette belle histoire d'amitié et d'indépendance tout en tendresse.





Jéssica, Daiane et Sabrina sont trois adolescentes d'une favela de Rio de Janeiro. Pour gagner un peu d'argent, elles se prostituent occasionnellement. Et malgré les problèmes du quotidien, elles ont les mêmes rêves que toutes les adolescentes. Elles essaient de garder le sourire et de continuer à rêver à un monde meilleur



De Central do Brasil (Walter Salles, 1998) à La Cité de Dieu (Fernando Meirelles), le cinéma brésilien des deux dernières décennies s'articule autour de thématiques récurrentes qui trouvent un écho un peu plus fort hors des frontières. Sous la critique sociale et politique, c'est la favela qui est le lieu de toutes les inspirations, là où pauvreté, prostitution, famine, violence et corruption se conjuguent à merveille. On peut en faire des films très abrupts, coups de poing ou même viscérales, comme on peut aussi en parler avec de la tendresse et de la joie, façon tele novela. Rêves Volés de Sandra Werneck se situe dans cette deuxième classe. Les thématiques, ce n'est pas ce qu'il manque dans ce long métrage d'1h30. La façon dont on les traite, c'est bien plus discutable puisque finalement, tout est assez linéaire et sans surprise. Les personnages sont présentés assez rapidement et on connait leurs histoires en quelques minutes. Pas la peine de pousser plus loin la psychologie intérieure, rien n'est suggéré, tout est affiché. On pense alors que la saveur d'une histoire dramatique comme celle-ci peut venir de la mise en perspective de ces thématiques dans ce lieu si particulier. Pas de crudité dans la façon de montrer les corps et la violence qui leur est faite, une justesse assez convaincante de la part du trio d'actrices. Le film est assez manichéen dans l'âme et dans la façon de choisir ses personnages. Nanda Costa, dans le rôle de Jessica, femme qui veut rêver par la danse et trouve son argent dans la prostitution pour pouvoir nourrir sa fille qu'elle essaye de garder. Le petit atout charme c'est Amanda Diniz, la jeune interprète de Daiane, qui est probablement le personnage le plus tiraillé : issue d'une famille qui a les moyens de vivre, mais qui subit les sévices pervers de son oncle et cherche à tout prix l'amour de son vrai père qui l'ignore. Enfin, celle de l'indifférence, Sabrina (Kika Farias, l'inconnue du lot), qui rêve elle d'une vie hors de la favela, même si c'est avec un dealer parce qu'après tout, c'est une réalité. Rêves Volés ne dépasse par les clivages abordés dans les thématiques, n'en donne aucune perspective et fait tomber son histoire dans l'indifférence totale avec un manque d'émotion qui se fait sentir.


NOTE : 10.5 / 20





28/05/2011
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