Cine-emotions

The Tourist, un peu "deeply bad".

Florian Henckel von Donnersmarck revient derrière la caméra quatre ans après La Vie des autres, retournant sa veste pour un thriller commercial facile.


Pour se remettre d’une rupture amoureuse, Frank, simple professeur de mathématiques, décide de faire un peu de tourisme en Europe. Dans le train qui l’emmène de Paris à Venise, une superbe femme, Élise, l’aborde et le séduit. Ce qui commence comme un coup de foudre dans une ville de rêve va vite se transformer en course-poursuite aussi énigmatique que dangereuse…


En 2007, Florian Henckel von Donnersmarck créait la surprise avec La Vie des autres, remportant au passage l'Oscar du meilleur film étranger. Il a décidé de tourner le dos aux films profondément plus intelligent, portant divers messages politiques. A la place de cela, le réalisateur a décidé de passer au remake. En l'occurrence ici celui d'Anthony Zimmer, réalisé par Jérôme Salle, qui fait encore partie des meilleurs thrillers du paysage français. L'histoire d'un type banal qui sert d'appât machiavélique à une femme infiltrée. Pour cette version « divertissante » du film français, The Tourist s'avère être un thriller d'une pauvre qualité, prévisible et peu surprenant, pas assez haletant avec des scènes de course-poursuite loin de couper le souffle au spectateur. En somme The Tourist reste d'un basique affligeant, bien qu'il se laisse regarder, on sent très bien qu'il y a bien mieux à voir dans ce genre, même du côté d'Hollywood.


The Tourist a eu du mal à voir le jour à cause de différents problèmes. D'abord du côté de la réalisation puisque Lasse Hallström était prévu à la base, puis Bharat Nalluri qui quitta le navire à cause de problèmes de production. Enfin arriva Florian Henckel von Donnersmarck avec un film d'auteur à son actif, et qui devait surprendre le public. Pour cela, on a utilisé l'ingrédient de la star hollywoodienne, et là encore les problèmes jaillirent. Au départ c'était le typique Tom Cruise qui était prévu (lui qui avait déjà joué dans le très similaire Night & Day) avant d'être remplacé par Sam Worthington qui a du quitter la navire à cause de soucis avec le réalisateur. Finalement c'est Johnny Deep qui signe là un de ces pires rôles, celui d'un homme volontairement niais et naïf, loin d'être séduisant comme pouvait l'être Yvan Attal dans l'original français. Même problème ou presque chez les filles, avec Angelina Jolie qui obtiendra le rôle alors qu'il devait être dû à Charlize Theron, succédant ainsi à Sophie Marceau pour la version française.


Aux qualités trop secondaires et malheureusement pas assez visibles, on peut évoquer la musique signée James Newton Howard (Pretty Woman, Le Sixième Sens), plutôt bien adaptée aux conditions du film, et les costumes de Colleen Atwood (qui a beaucoup travaillé avec Tim Burton). Si The Tourist garde une qualité de réalisation indéniable, il semblerait que la communauté cinéma soit unanime et demande à Florian Henckel von Donnersmarck de retourner dans ce qu'il sait faire de mieux. Ce qui n'est sûrement pas dans le domaine du thriller commercial pathétique. Le réalisateur allemand avait d'ailleurs déclaré: « Sur La Vie des autres, mon ambition était de condenser en deux heures la même densité émotionnelle et la caractérisation complexe que vous pourriez trouver dans un roman de Balzac. Avec The Tourist, mon but était de battre le Vogue français…". On peut parler d'échec cuisant.


NOTE : 8 / 20




20/12/2010
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