Cine-emotions

Another Year : Mike Leigh et sa simplicité.

Another Year signifie le retour de Mike Leigh derrière la caméra, pour signer un film actuel doté d'un charme gage de qualité des films du réalisateur.


Mike Leigh ne fait pas partie de ces réalisateurs inconnus. Pourtant ces œuvres sont loin d'être dans le tout public même si pourtant elles traitent de sujets réalistes et modernes. Another Year s'inscrit dans cette lignée, avec des soixantenaires pour personnages principaux. Le couple tout d'abord, formé par Tom (Le journal de Bridget Jones, Moulin Rouge, Iris) qui retrouvait d'ailleurs un rôle titre chez Mike Leigh après Topsy-turvy, et Gerri, psychologue dans toutes les situations (Ruth Seen vue dans All or Nothing ou Verad Drake, des films de … Mike Leigh). Derrière eux, une amie qui fait presque partie de la famille tant elle est omniprésente: Mary, plus connu sous le nom de Lesley Manville, actrice fétiche de Mike Leigh, symbole de ce dicton « on prend les mêmes et on recommence » puisqu'elle a joué neuf fois devant la caméra du cinéaste. Autour d'eux gravitent plusieurs personnages dont le spectateur essaye lui-même de creuse l'histoire: Joe, le fils encore célibataire, très simple ; Ronnie, le frère de Tom qui débarque parce que sa femme est décédée ; Ken, homme qui se laisse aller à cause d'une vie peu trépidante.


Leigh se sert des quatre saisons de l'année pour livrer sa petite peinture, entre les couleurs vives du bonheur et du réconfort, et la noirceur de la peine, de la mort et de la douleur. Jamais lacrymal mais touchant au fond, Another Year évoque des étapes de la vie bien connues de tous: de la vie à la mort, de la joie à la peine, de l'amour et de l'amitié, des crises au réconfort, tout cela dans un monde actuel qui ne dénonce mais montre. Le principal défaut du film serait sa fausse longueur, une mise en scène théâtrale qui finalement ne montre pas grand chose. En effet, vu les disponibilités de ses personnages, on aurait pu rentrer dans les détails personnels de chacun d'eux, sans jamais rendre le film lourd pour autant. Mike Leigh a préféré sa simplicité et la suggestion, laissant donc au spectateur les hypothèses, mais risquant aussi de le laisser sur sa faim.


Mike Leigh pourrait être un Woody Allen en moins commercial, et en beaucoup plus simple. Ca peut se défendre, mais avec Another Year, il prouve encore sa capacité à construire des histoires simples, tout en montrant une certaine réalité connue de tous, mais qui reste agréable à regarder à condition qu'elle soit correctement servie. La force du film tient donc dans deux choses: la simplicité du scénario, avec des dialogues jamais trop long (sauf lorsqu'il s'agit de Mary), et dans les acteurs tous armés du style naturel qui fait le charme de tous ses films. Il n'y a pas plus Lesley Manville (bien que son personnage de la femme torturée qui essaye tant bien que mal d'être heureuse intrigue en premier lieu) qu'un autre acteur. L'histoire (qui n'en est pas une en réalité) captive dès le départ, avec une sortie de fascination autour de la simplicité qui nous est montrée. L'exemple est très parlant avec l'entrée d'Imelda Staunton, actrice britannique talentueuse, qui joue ici le rôle court d'une femme en dépression qui consulte pour ses insomnies, et qui croise donc le chemin de la conseillère psychologue Gerri. Les deux scènes sont simples, mais elles introduisent le film dans ce qu'il va être.


Si Leigh est pourtant reparti bredouille de Cannes, il semble nécessaire de saluer encore le talent de ce réalisateur et de ses acteurs fétiches.


NOTE : 14.5 / 20


ANOTHER YEAR : BANDE-ANNONCE VOST
envoyé par baryla. - Regardez plus de films, séries et bandes annonces.


30/12/2010
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