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Même la pluie, un récit de luttes.

Après Ne dis rien et Mataharis, la réalisatrice espagnole Iciar Bollain livre son cinquième long métrage, un film maitrisé sur la lutte du peuple et les difficultés d'un tournage de film d'époque au budget serré.




Un jeune réalisateur et son équipe débarquent dans les montagnes boliviennes pour le tournage d'un film d'époque. Les budgets sont très serrés, ils sont donc heureux de pouvoir trouver des figurants à faible coût au sein de la population locale. Mais le réalisateur Sébastian et son producteur Oscar vont rapidement connaitre des difficultés avec le tournage puisque les boliviens sont préoccupés par un problème bien plus important pour eux que le film : ils n'ont plus accès à l'eau courante. La révolte menée par l'un des principaux figurants, Daniel, s'amplifie rapidement contre le pouvoir en place.  



Sélectionné par l'Espagne pour la course à l'Oscar du meilleur film étranger, Même la pluie s'avère être en fait trois films en un : un film d'époque sur les Indiens d'Amérique et les colons espagnols au XVIème siècle, un film sur ce tournage, notamment à travers la caméra d'une membre de l'équipe, et un film sur les conflits sociaux qui éclatent en Bolivie. Basé sur un scénario riche (écrit par Paul Laverty, qui est notamment l'auteur de neufs scénarios pour Ken Loach), le film met en parallèle deux conflits de défense des droits du peuple : la révolte des Indiens d'Amérique contre les colons espagnols et un conflit contemporain, la guerre de l'eau menée par le peuple bolivien contre le pouvoir en place.


La réalisatrice réussit le défi de doser habilement les différentes histoires. Bien que le film pâtisse d'un rythme irrégulier du à cet oscillement constant entre le film d'époque, son tournage et la situation en Bolivie, les passages entre ces différents niveaux de lecture sont  plutôt fluides et permettent de conserver la clarté des différents récits. Iciar Bollain parvient à ne jamais perdre son spectateur et à installer une tension constante. Au cœur de ces histoires, on retrouve plusieurs personnages qui semblent stéréotypés au mais, heureusement, ceux-ci évolueront au fil des événements qui frappent le pays et affectent donc le tournage. La réalisatrice retrouve dans ce film l'acteur Luis Tosar (qu'elle avait déjà dirigé dans deux de ses films) qui livre une bonne interprétation, face à Gael Garcia Bernal, plus effacé.

Même la pluie s'avère donc être une belle surprise en ce début d'année. La réalisatrice livre un film maitrisé et touchant sans pour autant tomber dans le pathos ou le mélodrame facile.


NOTE : 14 / 20



MÊME LA PLUIE : BANDE-ANNONCE VOST HD
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Par Marine De Coster


09/01/2011
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