Cine-emotions

[SEANCE DE RATTRAPAGE] : Rabia ( 2009 )

Rabia se veut être une nouvelle pépite produite par Guillermo del Toro. Un huit-clos saisissant et intimiste.

 


 

José Maria et Rosa sont deux immigrés sud-américains. Lui est ouvrier sur un chantier, tandis qu'elle est domestique dans une grande maison. Tout dérape lorsque José Maria tue accidentellement son chef de chantier alors que celui-ci venait de le renvoyer. Une plongée en enfer pour cet homme qui décide alors de se réfugier dans la maison où est employée Rose. Sans que personne ne soit au courant de sa présence, il va vivre le quotidien parfois bien difficile de sa petite amie, sans pouvoir rien dire.

 

Rabia en espagnol se traduirait par le mot rage. On peut clairement dire que c'est bien ce trait de caractère qui symbolise parfaitement le personnage de José Maria. Un homme volontaire, prêt à tout pour défendre sa bien aimée, au point d'aller frapper un mécano du coin qui parle un peu trop mal de Rosa. C'est ce côté un peu trop surchauffé d'un homme pourtant très sensible qui va le conduire dans cette situation bien désagréable. La caméra de Sebastian Cordero nous le montre aussi bien. Des plans très rapprochés sur le visage de José Maria lorsqu'il s'agit de montrer cette montée en puissance de la rage intérieure. Cette rage, José Maria (sombrement interprété par Gustavo Sanchez Parra) va devoir la contenir s'il veut continuer à se cacher dans la maison des Torres.

 


 

La réalisation de Cordero est donc le point fort de ce film, et del Toro confirme bien son odorat pour ce qui est de sentir les bons thrillers à l'écran. On alterne à la fois entre la tension (très proche du film d'épouvante d'ailleurs) et le côté plus intimiste où les silences sont rois. Preuve en est la première entrée de José Maria sur la propriété des Torres : une caméra située derrière lui et en second plan une maison imposante et mystérieuse, qui renvoit directement au style des films d'horreur japonais. De l'autre côté, Cordero nous amène dans son univers tendu et oppressant à travers les silences et le jeu de lumière autour de son personnage masculin principal, lorsque ce dernier est dans la maison.

 

Rabia manquerait juste de régularité pour convaincre presque n'importe qui de son statut de film excellent (voir même chef d'œuvre). Cette irrégularité vient de l'utilisation presque trop lourde des silences. Dans l'action, si la première demi-heure s'annonce comme très pesante, avec de l'action et un peu de vivacité, le huit-clos qui suit endort inconsciemment le spectateur et le thriller devient presque trop calme. On semblait annoncer des violences sur Rose (très bien jouée par Martina Garcia), mais le thriller s'avoue beaucoup trop intimiste et l'oppression bien plus suggérée en façade. Rose vit dans une certaine solitude, et les seuls coups de fil de son petit ami viennent la rassurer. De l'autre côté, José Maria et son côté rebelle sombrent dans la folie et l'impuissance surtout.

 

L'avis : Rabia est un thriller sexuel presque intimiste efficace. Il manque de rythme en surface et ces bons côtés en deviennent presque abusifs. Pour autant, il est bien clair que ce huit-clos reste efficace et oppressant.

 

NOTE : 14 / 20

 

 

 

Dossier: Le thriller sexuel au cinéma.

 

 

* NB: Produit en 2009, Rabia est sorti en France le 2 juin 2010 en France. Le DVD est disponible depuis le 19 octobre 2010.

 


RABIA - BANDE-ANNONCE - de Sebastian Cordero
envoyé par baryla. - Regardez plus de films, séries et bandes annonces.


24/10/2010
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