Cine-emotions

[SEANCE DE RATTRAPAGE] : Deep End (1970)

Presque quarante ans après sa sortie (décembre 1971), le classique avoué de Jerzy Skolimowski Deep End refait surface. Pour le plus grand bonheur du cinéphage.





Mike vient de sortir du collège et trouve un emploi dans un établissement de bains londonien. Susan, son homologue féminin, arrondit ses fins de mois en proposant ses charmes à la clientèle masculine. Amoureux jaloux de la jeune femme, Mike devient encombrant.


Pour son sixième film, Jerzy Skolimowski a réalisé au tout début des années 70 un film assez inattendu. A la base, un raté selon lui (Les Aventures du brigadier Gérard) et surtout une anecdote qui va faire office de scène finale, comme une apothéose métaphorique. Le réalisateur polonais raconte ainsi cette « une histoire vraie à propos de quelqu'un qui avait perdu un diamant dans la neige et qui avait dû faire fondre la neige pour le récupérer ». Cette histoire est loin d'être le pilier de son propos qui préfère plutôt expliquer les émois d'un adolescent (John Moulder-Brown) qui tombe amoureux de la charmante Susan (Jane Asher) et devient très encombrant pour cette dernière, bien plus âgée que lui. Le propos est cru, les dialogues ont un charme indéfinissable, comme le duo d'acteur quasi omniprésent à l'écran. Alors même si certaines scènes semblent un peu hors de propos ou difficilement perceptibles par rapport à l'ambiance, l'esprit londonien qui en ressort et la maîtrise des cadres pour l'époque rattrapent un ensemble qui se laisse regarder. Un faux rythme façon téléfilm des seventies qui peut troubler, comme un Fassbinder bien taillé. Pour donner un peu plus de saveur à sa chronique adolescente sur le désir, la BO de Cat Stevens et The Can accompagne l'esprit doucereux du film. En somme Deep End est un film à voir, qui pour l'époque aurait sûrement influencé plus d'un cinéaste tentant de faire l'apologie étrange des désirs adolescents et de la construction de cette période si difficile à retranscrire à l'écran. Il faut bien avouer que Skolimowski s'en sort plutôt intelligemment.





02/08/2011
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