Hatchi, une attendrissante histoire prévisible.
Sujet très facile au cinéma, mais trop peu souvent efficace aux yeux de tout le monde, Hatchi prend le pari de réussir un film sur l'amour pour un chien de son maître.
Hatchi est inspirée d'une véritable histoire, plutôt légendaire d'ailleurs, et qui arrive à toucher sans difficulté. Dans le Japon des années 1920', un maître adopte un chien d'une race plutôt rare, l'Akita. Une véritable histoire entre les deux, mais la mort du maître laisse le chien dans la solitude. Celui-ci ayant pris l'habitude d'accompagner puis de venir attendre son maître à la gare tous les jours, il continue d'effectuer ce même rituel pendant une dizaine d'années. Et cette histoire est un peu près la même en 2010 avec Richard Gere dans le rôle titre, une belle boule de poil, et une version américaine dont on aurait préféré un original.
Juger un tel film est difficile : de l'extérieur, il peut apparaître comme un film pour enfant, naïf et long en besogne, sans réel intérêt. D'un côté beaucoup personnel, le film se destine plus à ceux qui ont un animal domestique et avec lequel ils vivent une relation très fusionnelle. A ce moment précis, il est clair que l'émotion ne peut que monter. Marley & Moi en 2008, puis Loup de Nicolas Vanier pour ne citer qu'eux avaient déjà évoqué la relation de l'homme à l'animal, sous différents aspects. Mais le résultat au final est toujours le même : il est très difficile de mettre d'accord ses spectateurs. Et ce n'est pas une façon de se dérober pour ne pas juger le film, c'est juste une vérité.
Cependant, dès le début du film, on plonge direction le nanar, avec la rencontre entre un Richard Gere qui est là juste pour y mettre son nom, puisque au niveau de l'interprétation, il est à la rue. Il n'y a que la jolie petite bouille de ce chiot qui sauve l'honneur. Et on sent très largement que le film va tourner autour de ce chien à la race magnifique. La seconde partie est quant à elle beaucoup plus prenante, puisque l'on rentre dans cette légende. En fait, il suffisait de ne plus voir Gere à l'écran pour que le film prenne un certain sens. On ressent l'attachement autour de ce chien qui attend encore et encore son maître qui ne reviendra jamais. L'histoire est belle, émouvante, c'est fait pour cela, mais c'est assumé. Il faut dire que Lasse Hallström est un petit spécialiste puisqu'il avait créer le même type d'effet dans Cher John.
Hatchi est un film dont seul ce chien à l'histoire presque légendaire vaut le détour. Sinon le reste n'est que répétition, longueur, niaiseries et émotion facile, et cerise sur le museau (gâteau), l'interprétation transparente de Richard Gere. Mais dans cette analyse là, il y aussi un film touchant et une relation vraiment très spéciale qui vaut la peine d'être vécue.
NOTE : 10.5 / 20
A découvrir aussi
- Kad Merad et Clovis Cornillac sont là pour Protéger et Servir.
- L'illusionniste, Chomet revisite Tati.
- American Trip, ça c'est rock'n'roll !
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 47 autres membres