Animaux et Cie, l'utopie bien pensante pour bambins.
Animaux et Cie vient de sortir dans nos salles pour sensibiliser la petite jeunesse aux problèmes climatiques et à la place de l'humain face à ses derniers.
Les banquises fondent, les forêts
primaires disparaissent... Partout dans le monde, l'homme détruit la
nature. Le delta de l'Okavango, en Afrique, est désormais le dernier
paradis terrestre où les animaux peuvent s'ébattre en toute
liberté.
C'est là que Billy le suricate et son meilleur ami
Socrate, un lion végétarien, attendent l'évènement de l'année :
la crue qui inonde le delta et assure la survie de tous. Pourtant,
cette fois, l'eau n'est pas au rendez-vous... Bien décidé à
prouver à son fils qu'il n'est pas le bon à rien déjanté que tout
le monde prétend, Billy décide d'aller chercher l'eau en compagnie
de son fidèle complice. Au cours de leur périple, ils vont
rencontrer des animaux plus délirants et plus incroyables les uns
que les autres, venus se réfugier de toute la planète après que
leurs foyers ont été détruits par les humains.
Billy va
découvrir que si l'eau n'arrive pas, c'est parce qu'un barrage a été
construit pour fournir de l'énergie à un complexe hôtelier de luxe
! Le suricate, son copain le lion et tous les animaux réussiront-ils
à sauver le delta ? Et s'il était temps d'envoyer aux humains un
message d'un nouveau genre...
Alors le film s’inspire du livre
de 1949 La Conférence des animaux d’Erich
Kästner (qui lui s'offrait un plaidoyer pour la paix), il traite
d’une thématique moderne en s'occupant de la question
environnementale, que ce soit lorsqu'on présente les différents
personnages jusqu'à la pièce centrale, l'absence de l'eau dans un
paradis Africain nommé l'Okavango. En effet, si l'action met du
temps à se mettre, Animaux et Cie essaye de mettre en place
l'histoire à travers la présentation des personnages qui vont d'une
façon assez abrupte et inattendue se rencontrer. Cela va du
kangourou obligé de fuir son Australie natale à cause des feux
répétitifs (causés par l'homme évidemment) jusqu'à l'ours
polaire qui abandonne sa banquise en train de fondre sous les coups
de butoirs des pollueurs. Il est clair, net et précis : l'homme
est complétement responsable de l'état de la Terre aujourd'hui,
diabolisé à souhait. Le constat est un peu facile, d'autant que
tout le monde est responsable de cette réalité aujourd'hui. Et
faire avaler à un bambin de cinq ans que polluer c'est mal, qu'il
faut respecter aussi la nature que son environnement pour le bien
fondamental de tous, c'est un peu gros, surestimé et surtout
complétement faussé parce que le petit vit dans une société qui
ne respecte pas cette règle. Animaux
et Cie est pourtant loin d'être un film inutile dans son propos, vu
la sincérité même d'un de ses réalisateurs Reinhard Klooss qui
maîtrise son sujet en interview. Le film a par ailleurs reçu
le soutien du WWF, l’organisation mondiale de protection de
l’environnement dont l'un des principaux objectifs est la
protection des écosystèmes d'eau douce tels que le delta de
Okavango.
Animaux et Cie enchaîne sur des discours bien trop naïfs pour être crédible, volontairement touchant sans pour autant être foncièrement réaliste, à l'image de cette tortue qui raconte rapidement son histoire à travers l'évolution de l'exploitation de la Terre par les humains. Le film nous explique assez facilement que nous sommes arrivés au point de non retour, et qu'il faut faire bouger les choses. La métaphore de l'animal est donc allégrement proposée pour répondre à la problématique. Sauf que dans son propos, jamais Animaux et Cie n'arrive à atteindre l'efficacité et la véracité d'un documentaire, quitte à choquer un peu en montrant un peu la réalité. Ici, on reste dans la tendresse gratuite, et il n'est pas sûr que le message passera avec autant de grâce. Du point de vue purement cinématographique, des belles images ne sont pas un gage de réussite, puisque même un film d'animation doit s'accompagner d'un scénario avec des dialogues qui tiennent la route. De même, faire un film qui ressemble étrangement à un patchwork du meilleur de l'animation en ce qui concerne les animaux (du Roi Lion à Madagascar en passant par Fourmiz ou l'Age de Glace et on en manque certains), ça en deviendrait presque écœurant. Mais où est donc l'originalité du film ? L'exemple de ce constat effarant se retrouve dans le choix de doubler le petit suricate par la voix d'Elie Semoun, qui reprend exactement les facettes de son Sid dans l'Age de la Glace !
Engagé pour être engagé, Animaux et Cie pousse parfois trop son discours bien pensant et perd en crédibilité ainsi qu'en charme. On a déjà vu tout cela avant en quelque sorte.
NOTE : 9 / 20
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