Cine-emotions

Very Bad Trip 2 : la gueule de bois de trop

En 2009 débarquait une petite comédie où le bouchon de la pitrerie est poussé très loin. En 2011, ce petit moment déluré s'est transformé en franchise.





Phil, Stu, Alan et Doug s'offrent un voyage exotique en Thaïlande, à l'occasion du mariage de Stu. Après l'inoubliable soirée d'enterrement de sa vie de garçon à Las Vegas, Stu ne veut rien laisser au hasard et opte pour un brunch léger, sans risque, avant la cérémonie. Mais les choses ne se passent pas toujours comme prévu. Ce qui s'est passé à Las Vegas est imaginable à Las Vegas, mais ce qui se passe à Bangkok dépasse l'imagination...



Very Bad Trip est donc devenu la franchise que les cinéphiles et amoureux de la comédie redoutaient. Pensée commerciale logique puisque le premier opus a tout de même amassé 467,5 millions de dollars dans le monde et une très longue durée dans les salles obscures. Un succès finalement très rare pour le secteur de la comédie US, alors que l'on note une profusion de ce genre de film sur nos écrans. L'occasion était trop belle : pendant qu'un genre se réinvente (celui du gros trip entre mecs, où alcool, drogues et délires vont ensemble), on saute le concept pour en faire une suite. Entre temps, des films comme American Trip, Date Limite, ou encore le tout récent Bon à Tirer se sont essayé à définir la psychologie des comportements masculins au travers de comédies complétement délurées, mais pas si idiotes qu'elles en ont l'air. En effet, au lieu de repousser le spectateur par un petit côté « dégueulasse » et choquant pour le puritain de base, ce genre attire et soulève les questions. Les hommes s'y reconnaissent-ils? Ont-ils envie de vivre des aventures similaires ? D'autant plus que Very Bad Trip tient superbement bien son thème sacro-saint, c'est à dire l'amitié. Elle fonctionne plutôt bien dans le premier opus, s'avère un peu plus pompeuse dans le second. Et comme le remarque si le réalisateur désormais devenu incontournable Todd Phillips (que l'on compare souvent à Judd Apatow) : « Very Bad Trip a séduit des publics divers ». L'osmose du premier fonctionne si bien que le choix de faire une deuxième aventure s'impose tout naturellement. Pour faire complétement différent, la franchise s'en va faire un tour du côté de Bangkok, ville-bordel idéale pour faire évoluer la trame du film, même si pourtant le film se fait porteur d'une richesse exacerbée, ce qu'il critiquait dans le premier opus.




L'ennui avec ce deuxième film, c'est qu'il pompe le premier sans réinventer. La preuve, les premières scènes amusantes sont des clins d'œil au premier. Le film ne souffre pas d'un manque d'originalité (quoique), mais il n'innove en rien. Penser qu'en changeant quelques éléments factuels (c'est le frère de la mariée qui disparaît cette fois-ci par exemple), les spectateurs pouvaient mieux avaler le cruel manque d'inventivité et d'écriture du scénario, c'est tenté. Pourtant l'action fait toujours autant rire, grâce à la présence de fous rires parfaitement déclenchés par des situations rocambolesques et des quiproquos à en avoir mal aux abdominaux. Mais le fait est là : Very Bad Trip 2 ne joue pas la carte de la surprise, mais en revanche il pompe aisément dans son propre concept, au risque de tomber dans une lourdeur très plombante qu'on aurait aimé ne pas retenir. Ce ne sont pas les pirouettes explicatives de la fin du film qui pourront faire oublier un avis général sur le film. On se souvient que par exemple, le premier opus avait vu le jour grâce à une mésaventure rencontrée par le producteur Tripp Vinson en 2002 lors de son enterrement de vie de garçon à Las Vegas. Pour le 2, on est dans un simple contexte de suite pour le mariage de Stu. On retrouve avec plaisir ce trio d'acteur (Bradley Cooper, beau gosse péteux, Ed Helms, le dentiste à lunette qui en fait des tonnes, et Zach Galifiniakis, le gaffeur), mais le charme n'y est plus. Ce deuxième film joue bien trop dans la cour du « trop américain », dans une réalisation affreuse (des ralentis avec musique de circonstance lorsque le groupe débarque dans l'aéroport) ou des personnages caricaturés (Mr. Chow par exemple). Avec en guest Nick Cassavetes et un totalement inutile Mike Tyson (dont le pseudo-scandale avec son tatoueur n'a absolument pas fonctionné), Very Bad Trip 2 passe plus pour une bonne revue divertissante de ce que Todd Phillips sait faire, sans originalité ni relief, juste pour le billet vert. Phillips voulait être « à la hauteur des attentes » que le premier opus avait susciter, on peut clairement lui annoncer qu'il n'a pas réussi ce challenge, même ce Very Bad Trip est indéniablement drôle.


NOTE : 11.5 / 20



VERY BAD TRIP 2 : BANDE-ANNONCE VOST (2011) par baryla


25/05/2011
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