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Un Baiser Papillon : film choral à l'émotion facile

Un Baiser Papillon se définit comme un film choral qui joue facilement de la carte émotion. L'avis du public se fera donc sur la perception des sujets par chacun.






Billie et Louis ont la chance de s'aimer passionnément et d'avoir une famille. Jusqu'au jour où une terrible nouvelle vient faire basculer leur existence et celle de leurs proches. Marie, l'amie de Billie, sa confidente et comédienne reconnue, redouble d'acharnement pour donner la vie tandis qu'Alice son infirmière, combattante pour la liberté, lui maintient que la vie « c'est maintenant et dans l'instant ». C'est un film, sur l'amour, sur l'espoir et sur la certitude que la force de la vie, malgré les plus dures épreuves, reprendra toujours le dessus.



Non, Karine Silla n'est pas la Woody Allen française que la populace attend. On aurait pu croire un temps aux talents des Klapisch, Desplechin, Ozon ou même Lelouch , mais la carte charme peut aussi venir d'ailleurs. La multitude des personnages et des histoires peut nuire comme cela peut aussi faire apparaître des véritables petits bijoux. Un Baiser Papillon n'est ni l'un, ni l'autre, la faute à des défauts un peu trop prononcés. Passé l'aspect un peu minoré des histoires et de l'interprétation, chacun peut à son goût se retrouver dans les histoires et les ressentis de chaque personnages. Comme il peut également crier au scandale d'un larmoyant trop criard. Toujours est-il est que cette émotion est plutôt bien utilisée ici même si on ne peut s'empêcher de penser pathos alors que le film avance sous nos yeux. Ce sont les thématiques qui restent intéressantes avec le film de Karine Silla. Un peu de poésie, beaucoup de tendresse, quelques secrets, et le tour est joué. Derrière tout cela, il y a une façon pertinente et accrocheuse d'aborder des thématiques universelles que l'on retrouve très souvent dans les comédies dramatiques. Ainsi, de la vie à la perception de l'autre dans un couple, l'importance des choix dans sa vie, la relation entre la mère et l'enfant, le quotidien alors que la mort approche... Un Baiser Papillon est un film choral au niveau des acteurs, mais aussi des thématiques abordées. Une plongée sympathique et psychologique dans l'essence de l'être humain, ses sentiments, ses peurs, ses difficultés, mais aussi ses joies. Tant de films peuvent l'incarner à leurs manières aujourd'hui. Autant donner aussi ce petit plaisir à Karine Silla dont c'était la première réalisation.






Comme tout film choral qui se respecte, la force du film tient donc aussi aux acteurs. Principalement ici le coup de cœur, qui vient tout droit des yeux lumineux de Valéria Golino, qui incarne une mère victime d'un cancer qu'elle cache au reste de la famille avant de devoir affronter la mort et la vérité en face. Le reste reste plutôt dans le mou, mais bien caché par l'intérêt que le spectateur peut porter au cas des personnages ou à l'écriture parfois un peu trop inégale (« C'est la vie et, en même temps, c'est pas la vie »), voir même par la musique tout de même signée par le fidèle de David Lynch, Angelo Badalamenti. Alors certes, la réalisatrice ne s'est pas montrée très originale en choisissant son compagnon Vincent Perez ou ses deux filles Roxane Depardieu et Iman Perez pour des rôles assez éloignés de la figuration. Pour sa défense, on lui accordera que c'est peut-être plus facile à diriger pour en tirer le meilleur. Cécile de France reste assez fidèle à son jeu, même si elle un poil moins pertinente que sous la direction des frères Dardenne dans Le Gamin au Vélo. Le film tourne autour de trois personnages féminins : la première, plus intéressante probablement, est Billie (Valeria Golino), touchante et charmante à la fois ; La seconde est Marie qui croit encore au miracle d'avoir un enfant, mais qui n'a absolument pas le soutien moral de son conjoint qui ne vit que pour Vivaldi ; la troisième est donc une infirmière incarnée par Cécile de France qui doit faire face aux peurs de son fils et n'en peut plus de sa vie étouffante. Étouffant... c'est le mot qui englobe aussi ce film qui joue dans un Paris foutraque, aussi bien rangé qu'une chambre d'ado. Reste aussi quelques choix douteux dans la forme, comme représenter par exemple la révolte des jeunes de banlieues avec quelques jeunes jouant à casser des vitres de voitures ou à les brûler dans un style très chorégraphique avec un rap en fond sonore. Le cliché ne fuit pas le film, c'est un certitude.


On retrouvera prochainement Karine Silla derrière la caméra dans une comédie intitulée Le Père Noël est africain, sur la recomposition familiale avec Vincent Perez et Gérard Depardieu.


NOTE : 12 / 20





05/06/2011
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