Cine-emotions

Hell Driver : un bolide qui roule avec les freins

Film sans pression de la semaine avec spectateur armé de son second degrés, Hell Driver se laisse regarder uniquement pour son spectacle.




Milton est prêt à tout pour rattraper les fanatiques qui ont assassiné sa fille et kidnappé le bébé de celle-ci pour le sacrifier à la prochaine pleine lune. Avec la séduisante Piper, il se lance à la poursuite de Jonah King et ses adeptes, du Colorado à la Louisiane. Pourtant, le chasseur pourrait bien devenir le gibier... Un homme mystérieux aux pouvoirs surnaturels, le Comptable, est lui-même à la recherche de Milton. Alors que la route devient le théâtre d'une véritable vendetta, une course-poursuite en cache une autre. Milton pourra-t-il rattraper King avant que le Comptable ne lui mette la main dessus ? Carburant à la rage et au bolide, Milton va poursuivre sa mission. Il n'a que trois jours...


Avec les quelques premières images et un synopsis pour le moins déjà bien décalé, on ne pouvait imaginer Hell Driver comme un film leader dans son genre. Bourré de références, du road-movie au film d'exploitation à la Tarantino, le film de Patrick Lussier (réalisateur de Meurtres à la St Valentin et monteur des Scream par exemple), n'arrive pas franchement à trouver son identité. Voulu pour faire du spectacle sans tomber dans l'hémoglobine gratuite, Hell Driver se met déjà un bâton dans les roues. A vouloir donc trop faire venir du public et rentabiliser ce qui s'annonçait comme une sorte d'échec, à l'image d'une 3D commerciale et fortement inutile (un peu à la façon Destination Finale), Hell Driver se perd et passe pour un divertissement un peu basique. Car quitte à être un pur film d'exploitation mélangeant les styles, les références et les scènes d'action à en devenir des classiques, autant y à fond ! Le bolide de Lussier manque visiblement de vitesse, se flanque d'un scénario un peu trop complexe pour ce que le spectateur a envie de voir. La preuve est sans équivoque lors des deux premières scènes. Une tout droit sorti d'un monde surréaliste, les Enfers façon jeu vidéo (encore faut-il que cela soit crédible) ou une voix-off tente de nous introduire dans son histoire sans grand conviction, puis une première petite course-poursuite où l'ami Milton (Nicolas Cage) dézingue trois types venus de nul part. Le spectateur un poil logique aura compris une chose : il veut de l'action, un semblant de l'histoire, mais surtout de l'action ! Du rythme, du sang, du fight, un peu de sexe mais pas trop... Hell Driver a pourtant mis ses ingrédients en avant, mais sans les pousser plus loin, quitte à être politiquement incorrect. Les producteurs et distributeurs auraient fait quelques millions en moins certes, mais pour le spectateur, cela aurait un partie de plaisir presque nostalgique !




Nicolas Cage, l'homme à tout faire, environ deux ou trois fois par an dans un premier rôle, se retrouve dans ce film d'action. Après avoir récemment joué les héros templiers , il renoue avec le surnaturel (comme dans Ghost Rider ou L'apprenti Sorcier) mais avec cette fois-ci un rôle beaucoup plus en décalage. Avec un personnage charismatique, Cage avait l'occasion de redorer un blason un peu terni par quelques ratés et peu de réussites. Objectif rempli en demi-teinte, car pour le coup, Nicolas Cage n'est ni ridicule, ni excellent. Un peu comme Amber Heard, la nouvelle protégée d'un certain John Carpenter, révélée dans le film d'horreur Tous les garçons aiment Mandy Lane, campant une très mystérieuse blonde pulpeuse. Indubitablement elle attire ici et se contente tout de même du classique rôle de la belle aux brindilles d'or, cheveux au vent, rebelle à ses heures perdues, jeunesse difficile, et qui trouve avec ce nouveau mentor, le réel sens de sa vie. On n'invente rien. La petite surprise vient de la prestation toute en décalage de William Fichtner, l'hommage de l'au-delà venu récupérer le fuyard Milton, qui signe encore un nouveau bon second rôle, comme il l'a si bien fait dans Heat ou Collision.


Pour résumer, Hell Driver manque d'un peu tout pour faire de ce divertissement explosif et sympathique un vrai bon film de série B ou d'exploitation: un peu de trash, un peu plus de rock, de rythme et un peu moins d'effets Z surenchéris par la 3D adorée de Patrick Lussier, et surtout un scénario franchement creux.


NOTE : 11.5 / 20





28/03/2011
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