Stone, Robert de Niro en marionnette de luxe
Une bande annonce déjà simplissime
contredit par un film qui se veut plus alambiqué et noir au final,
Stone achète le public grâce à un casting plutôt qu'un
propos.
Alors qu’il compte impatiemment les jours qui le séparent de la retraite, Jack Mabry se retrouve chargé du dossier de Gerald "Stone" Kreeson, afin de décider si celui-ci peut bénéficier d’une libération conditionnelle. Incarcéré pour avoir maquillé le meurtre de ses grands-parents en déclenchant un incendie, Stone doit convaincre Mabry qu’il s’est réhabilité. Mais sentant qu’il n’a aucune chance de persuader Jack lui-même, Stone va demander à sa femme, Lucetta, de séduire l'agent. Les efforts de celle-ci pour influencer le verdict vont avoir des conséquences aussi profondes qu’inattendues sur les deux hommes. En jouant sur le parallèle troublant entre leurs parcours et leurs tentatives d’échapper aux plus sombres pulsions, le détenu estompe peu à peu la frontière qui sépare l’homme du côté de la loi de celui qui ne l’est pas…
Avec un casting qui nous promet un
duel de choc entre Robert de Niro et Edward Norton, deux acteurs
imposants dans leurs générations, on est en droit d'attendre un
résultat plus que convaincant. Robert de Niro campe un employé
administratif de la prison chargé d'émettre un avis sur les
prisonniers et se retrouve avec le dossier de Stone, un taulard qui
pense avoir assez payé. Stone, c'est Edward Norton, qui retrouve
l'univers carcéral, là où il a été révélé grâce à American
History X. Le pauvre se morfond à réciter son texte sans
saveur, aucune émotion ou presque. Répétitif à souhait, Stone
tente de multiplier les thématiques (croyante et religion, adultère,
sens de la vie, poids de la culpabilité...) sans les mettre en
relief d'une manière pertinente. Film bavard, les réels moments
d'intelligence dans l'écriture sont bien trop rares pour nous
convaincre. A cela on rajoute un récit platonique, une histoire
prévisible et plus évidente qu'on essaye de nous la faire avaler.
Le seul intérêt semble presque être cette bande son qui est faite
pour une bonne partie des émissions de radio religieuses qu'écoute
madame Mabry, toujours en écho aux maux dont souffre Jack Mabry. En
revanche, la musique faussement noire n'est nullement accrocheuse.
Seuls véritables moments de tension, les dernières scènes
apportent un petit plus, éclairant les brumeuses 90 premières
minutes qui ont défilées bien trop lentement devant nos yeux. Qu'on
se le dise, Robert de Niro n'a plus rien à prouver, mais il ne doit
pas se sentir obligé de tourner chez n'importe qui (même si c'est
le scénariste de The Killer Inside Me) au risque de mettre un
sérieux coup de mou à sa fin de carrière. Il se retrouve dans un
rôle plutôt mou, tentant sur une ou deux scène de donner de la
hauteur à son personnage charismatique. Il domine sans difficulté
un Edward Norton incapable de laisser transparaître quelque chose,
sur la même longueur que sa femme du soir, une Milla Jovovich d'une
langueur absolument pas sensuelle.
NOTE : 10 / 20
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