Pure : Mozart, déclic d'une chronique sociale difficile
Entre coup de cœur pour la musique classique et ses belles vertus, et une chronique sociale dans une Suède froide, Pure s'avoue être un beau film avec des défauts classiques.
Katarina a 20 ans et habite une sombre banlieue de Göteborg. Elle n’a pas terminé sa scolarité et redoute de finir comme sa mère. Un jour, elle tombe par hasard sur une vidéo YouTube avec une musique de Mozart et tombe immédiatement sous le charme de ce morceau. Elle parvient à se faire engager comme réceptionniste à la salle de concert de la ville. Adam, le chef d’orchestre, la remarque et, bien que celui-ci soit marié, ils entament une relation. Au début, Katarina est au septième ciel, mais elle réalise bien vite qu’elle est non seulement en train de mettre en jeu son ancienne vie, mais aussi la nouvelle identité qu’elle s’est forgée de toutes pièces. Elle se retrouve alors emportée dans une spirale de mensonges et d’imposture…
L'histoire est belle. Imparfaite mais belle. Celle de Katarina, une fille qui se découvre une nouvelle vie après avoir découvert Mozart, et par la même, la musique classique. Ce qu'on appelle volontiers la Musique, quitte à dénigrer les autres (Snoop Dogg étant cité par exemple). Les amalgames sont un peu osés, le film affiche tout haut, ce que pas mal de gens pensent tout bas. Pure est une histoire touchante portée par une actrice talentueuse (Alicia Vikander, juste et fragile. Son premier rôle au cinéma lui a d'ailleurs permis de remporter l'équivalent du César suédois. Elle est clairement ici l'attraction et l'intérêt de ce film qui ne se détache pas grâce à l'originalité de son histoire. La musique classique étant un prétexte pour évoquer la tromperie et les difficultés d'une jeune femme, trop souvent rattrapée par les fantômes de son passé.
Si le film ne joue pas la carte de la
pureté, notamment sur le plan technique (une caméra qui bouge un
peu trop sur des scènes qui n'en ont pas besoin, plans faciles et
économes), c'est dans l'interprétation et quelques idées
d'écriture qu'il faut trouver la raison d'être de ce film. Outre
une déclaration d'amour sensée au classique, c'est également une
réflexion philosophique qui est entreprise ici. On parle de grande
notion, comme le courage, la vérité et la réussite dans le
travail, le sens de la vie et de l'amour, une compréhension de son
moi intérieur. Ce que nous dit Lisa Langseth au travers de film
adapté de la pièce de théâtre "L’Aimé" , c'est que
la vérité est subjectivité, et que le courage pour arriver à ses
fins n'est pas forcément celui que l'on croit être. Un poil
réducteur sur sa vision du monde, les réflexions de ce film restent
cantonner à cet exemple. Reste une thématique de la tromperie très
bien écrite pour l'écran et qui donne un rythme certain à ce film.
NOTE : 12 / 20
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