Jewish Connection : de la synagogue à la drogue.
Tiré d'une histoire vraie et porté
par Jesse Eisenberg, le sacré héros de The Social Network,
Jewish Connection raconte l'histoire d'un jeune homme qui se
cherche et passe de la synagogue au trafic de drogue.
A la fin des années 90, un million de
pilules d’ecstasy ont été acheminées d’Amsterdam à New York
par des Juifs orthodoxes recrutés à leur insu. Sam Gold, 20 ans,
est l’un d’entre eux. Refusant la voie stricte et balisée que sa
famille lui a déjà tracée, il accepte sans hésiter quand son
voisin Yosef lui propose de faire passer des « médicaments »
contre rémunération. Mais Sam comprend vite la vraie nature du
trafic et se laisse happer par le gain de l’argent facile,
embarquer dans la spirale des nuits sans fin de Manhattan à
Amsterdam et envoûter par Rachel, la petite amie de son
patron.
Devenu l’un des dealers les plus en vue de Brooklyn mais
renié par son père et sa communauté, Sam est rattrapé par la
culpabilité. Déchiré par sa double vie, il va prendre une décision
qui risque de tout faire échouer et pourrait lui être fatale.
Jesse Eisenberg est un chouette
type, en plus d'être un acteur talentueux et presque passe-partout.
Sauf qu'à force de trop le voir à l'écran, on finit par se rendre
compte que le jeune acteur joue un peu toujours de la même façon,
quelque soit d'ailleurs le registre. Que ce soit dans Le club des
empereurs (Michael Hoffman, 2003) ou Cursed (Wes Craven,
2005), mais surtout dans le film qui va le révéler au public
averti, Bienvenue à Zombieland (Ruben Fleischer, 2009), Jesse
Eisenberg garde la même bouille, celle de l'enfantin un peu coincé
qui n'arrive pas à s'assumer, et finit par se trouve au final. Même
constat pour The Social Network qui le fait exploser aux yeux
de tous, sous les traits de Mark Zuckerberg. Pourtant à chaque fois
reconnaissable, il arrive à donner à son personnage une très bonne
dimension, celle que le spectateur souhaite voir. Dans Jewish
Connection, il retrouve de nouveau ce même visage, avec assez de
conviction pour être crédible (y compris sous la peau d'un jeune
juif en quête du moi) et pas mal d'émotion. En bref, Jesse
Eisenberg est un acteur terriblement classique dans son jeu, mais
tout aussi attachant. Et pour un film, ce n'est jamais une mauvaise
chose.
Kevin Asch, admirateur de Martin Scorsese, signe là un premier film convaincant sur un fait judiciaire qui avait défrayé la chronique à l'époque. Sa caméra alterne le pur côté fictionnel de ce qu'il monte, et en même temps son côté distant et mouvant nous emmène aussi dans le documentaire. Toutefois, le bémol sera à mettre au crédit d'un scénario qui franchement du temps à se mettre en route, profitant de quelques dialogues bavards. Le film finit par réellement la mesure de son sujet à peine dépasser le milieu du film. Pas assez tournoyant, un peu trop survolant, Jewish Connection manque d'être le film indépendant de référence du moment, le long presque inoubliable qui touchera le spectateur dans la profondeur. En effet, l'histoire de Sam pourrait toucher n'importe qui. En dehors du discours religieux, c'est surtout l'histoire d'un garçon qui se cherche, qui en même temps veut s'émanciper d'un père qui veut en faire un fils trop parfait malgré des difficultés financières. Il trouve dans ce trafic une nouvelle raison de vivre et derrière sa timidité visible, il nous lâche toute son intelligence, de la sincérité et surtout de la liberté.
NOTE : 12.5 / 20
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