Cine-emotions

La Guerre est déclarée : beaucoup de bruit pour un futur chef d'oeuvre ?

Grande révélation du Festival de Cannes en ouverture de la Semaine de la Critique, le second film de Valérie Donzelli rafle tous les prix et enchante le public. Un hymne à la vie qu’il ne faudrait rater sous aucun prétexte.



 

Il s’appelle Roméo et elle, Juliette. Leur histoire est fulgurante, belle et limpide. En symbole de leur union, le plus beau cadeau au monde : un bébé. Sauf qu’après quelques semaines douloureuses pour le jeune couple, Roméo s’inquiète de l’état du nouveau-né, toujours en train de pleurer, vomissant parfois sans raison. Puis au fil des mois, il ne parle pas, et une paralysie faciale apparaît. Le verdict est sans appel, le petit Adam a une maladie grave et dangereuse.

 

De l’horreur de cette situation, hantise de tous les parents, Valérie Donzelli en tire un film qui ne plonge pas dans l’esbroufe ni dans le pathos facile. On connait déjà l’issue de l’histoire dès le départ, ce qui tue un éventuel suspense sur lequel le film ne veut, et ne doit, pas s’appuyer. Plus intéressant encore, La Guerre est déclarée ne base pas son histoire uniquement que sur la maladie du petit. Pas d’images insoutenables, mais quelques scènes franchement terribles à ressentir. Le spectateur se trouve face à un film aussi autobiographique, qui raconte comment le couple a vécu l’épreuve. Cela renforce sûrement aussi ce côté intimiste et puissant que dégage le film.



 

Ce deuxième long métrage est donc une nouvelle occasion pour cette jeune réalisatrice talentueuse d’expérimenter la thématique du couple à l’écran. Car si Adam s’en tire, c’est aussi grâce à l’amour qui ressort de ce film, et du couple donc. Valérie Donzelli joue encore une fois dans son propre film, et toujours face à Jérémie Elkaim, qui co-scénarise le film avec elle. Ils forment un couple délicieux, traversant les périodes de bonheur et de malheur, en le faisant ressentir avec grâce et réalisme à l’écran. En partant d’un sujet très négatif, La Guerre est déclarée s’impose comme un film très positif dans son propos. L’émotion est très fortement présente, les larmes montent aussi rapidement que les sourires se déclenchent lors de réparties bien placées. Une sublime scène finale résume d’ailleurs tout le film dans ses qualités, son propos et l’émotion qui en découle, le tout avec la magnifique bande son de Peter von Poehl et son titre The Bells Tolls Five.


Dans son précédent film, La Reine des Pommes, Valérie Donzelli racontait les difficultés d’une jeune femme après la rupture, et ses différentes rencontres. Dans un cinéma en référence à Jacques Demy, tout en musique, mélangeant lyrisme, mélancolie et grand scène de bonheur, elle signait un premier film référence franchement abouti. Autant dire que si on considère La Guerre est déclarée comme encore meilleur, c’est que Valérie Donzelli est en train de devenir une artiste incontournable.  Elle mérite amplement : présente dans tous les secteurs sur le tournage, sympathique, elle maîtrise un cinéma sans codes qu’elle entend comme elle le sent. Ce même souffle de liberté qui souffle sur ces deux premiers films, et dont le dernier est reconnu à sa juste valeur.


Comme beaucoup d’avis sur ce film, je ne peux que vous inviter à aller voir La Guerre est déclarée, ce sublime bijou qui s’annonce comme le film français de l’année.


NOTE : 16 / 20 




02/09/2011
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