Un Jour : de l'amour impossible à la puissante amitié
Adaptation du best-seller de David Nicholls, ce film romantique signé Lone Scherfig n’est pas loin d’être un petit bijou larmoyant… pour les fleurs bleues.
Emma et Dexter passent la nuit ensemble après leur soirée de fin d’étude et décident…de rester amis. Lui est insouciant et frivole, elle est bourrée de complexes. Pendant 20 ans, Dexter et Emma vont s’adorer, se séparer, se détester, se manquer… finiront-ils par comprendre qu’ils ne sont jamais aussi heureux que lorsqu’ils sont ensemble ?
Adepte de l’émotion et de l’expressivité des personnages à l’écran, Lone Scherfig fait partie de ce petit cercle de cinéaste nordiste (avec Lars von Trier et Thomas Vinterberg). En 1998, elle commence à toucher la planète cinéphile avec On Your Own, avant de triompher deux ans plus à Berlin avec Italian for Beginners. Mais surtout, elle montre tous ses talents dans Une Éducation, lorsqu’elle dirige la super Carey Mulligan et Peter Sarsgaard. De l’émotion à une belle chronique sociale, en passant par la romance destructrice, retrouver son nom à la direction d’Un Jour n’est pas franchement une surprise. Mais cela serait presque un gage d’assurance. Du côté du casting, on prend côté garçon le beau Jim Sturgess, so british à souhait. Même s’il semble parfois trop en faire, son petit côté attachant nous rattrape sans grande difficulté, et il excelle dans les moments plus intimistes. Pour lui répondre, Anne Hathaway. Américaine sera son défaut, habituée des comédies romantiques une probable qualité. Sauf que non ! Si le premier point ne semble pas trop ressortir, notamment grâce à cette façon de filmer alternant le chaud et le froid dans les couleurs (ce qui laisse oublier les origines de chacun pour se concentrer sur l’ambiance), le second n’apparaît pas comme un avantage. On l’a vu récemment dans Love & Autres Drogues (où elle était très lourde), dans Valentine’s Day (film choral), ou encore Jane en 2007. Dans ces trois cas, il s’agissait de romances plutôt ratées dans leurs transpositions à l’écran. En revanche, elle avait bluffée dans Le Secret de Brokeback Mountain et dans Le Diable s’habille en Prada.
Au-delà de son duo plutôt accrocheur, Un Jour s’impose comme
une grande histoire d’amitié forte, plutôt qu’une pure histoire d’amour.
Pourquoi choisir cet angle ? Parce que si on part du principe que c’est
une romance et qu’on voit nos deux tourtereaux se tourner autour pendant une
quinzaine d’années, on frise le ridicule et la lourdeur. Lone Scherfig essaye
d’y mettre ses talents de réalisatrice, installe une certaine originalité, avec
quelques pointes d’humour soigneusement insérées entre deux belles séquences
d’émotion. Si le pathos larmoyant nous apparaît assez facile, il néanmoins de
circonstance. En gros, n’y allez pas si vous savez que vous allez détester,
c’est simple à comprendre. En revanche, si on prend cette histoire sous l’angle
d’une histoire d’amitié puissante et souvent tendancieuse, Un Jour se découvre
d’autres facettes plus intéressantes. La relation entre les deux devient
étonnamment plus fusionnelle. Une attirance se développe et on sent très bien
que l’histoire d’amour est impossible parce qu’elle aurait dû débuter plus tôt.
Mais l’histoire est belle, romantique, tragique, comique, dramatique. On reste
donc un peu sur sa faim si on n’a pas réussi à se situer dans cette histoire
qui essaye de mettre un original à un chantier qui a déjà été bien fourni par
le passé.
NOTE : 13 / 20
UN JOUR : BANDE-ANNONCE VF HD 'One Day' par baryla
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