Cine-emotions

I Saw The Devil : la vengeance qui a du bon

Trois ans après l'ovni The Chaser, les Coréens se relancent pour une énième fois dans le thriller de vengeance. Avec toujours la même efficacité.




L'histoire de ce dernier film de Kim Jee-Woon est celle d'un jeune homme qui ayant perdu sa petite amie alors enceinte, souhaite retrouver ce tueur (qui s'avère être sans surprise une sorte de serial killer) pour venger son amie. I Saw The Devil reprend donc des thématiques récurrentes de ce cinéma, mais une efficacité toujours aussi prenante, preuve que même si ce cinéma s'amuse à être répétitif, il est loin d'être mort. A quoi doit-on ces sursauts ? Probablement parce que le genre reste efficace si on y insère le minimum syndical pour tenir en haleine son spectateur. I Saw The Devil nous plonge assez rapidement dans l'histoire malgré quelques premières minutes relativement molles (il en faut bien). La suite s'enchaîne avec une perfection qui en rendrait jaloux plus d'un. Coincé entre un thriller haletant et un film d'horreur qui ne lésine pas sur les effusions de sang et de scènes terribles (aussi bien par le viol que par des scènes de combats), I Saw The Devil arrive à trouver une sorte de compromis pour satisfaire l'ensemble. Si bien sûr le film est difficilement accessible car tout de même très gore (proche d'une interdiction au moins de 18 ans), le spectateur arrive à trouver également son compte ailleurs. D'abord dans le rythme comme on a pu l'évoquer, mais aussi dans les questions que soulèvent l'histoire et dans l'émotion que celle-ci arrive à procurer malgré ce gore omniprésent.




I Saw The Devil évoque avant tout la vengeance, avec la question qui se cache derrière : jusqu'où peut-on aller pour venger celle qu'on aime ? Avec quelques clins d'œil sur la société d'aujourd'hui et sa dérive de violence que l'on arrive peu à décrire mais qui se retrouve dans les films asiatiques avec une répercussion intrigante, I Saw The Devil s'avère être un film intelligent en plus d'être divertissant dans son genre. Cette même intelligence que l'on peut décrire dans le scénario se retrouve également dans la réalisation, esthétique, efficace et prenante à souhait, et une photographie toute aussi intéressante. Le talent de Kim Jee-Woon (récompensé à Gérardmer en 2004 pour Deux Sœurs) aurait peut-être dû avoir plus de reconnaissance, mais le public saura apprécier à sa juste valeur ce petit ovni coréen. L'autre intelligence du film réside dans le fait d'opposer ces deux acteurs talentueux dans un face-à-face déroutant. La mention spéciale reviendrait sûrement à Lee Byung-Hun qui retrouve ici Kim Jee-Woon pour la troisième fois après A Bittersweet Life (2006) et Le Bon, La Brute et le Cinglé (2008), mais aussi après avoir goûté à la super-production G.I Joe. Un acteur de choix qui révèle ici un calme de grande classe, qui utilise ses silences et expressions avec brio, répondant avec force à la violence exprimée par son adversaire du jour, Choi Min-Sik (Frères de Sang, Old Boy, Lady Vengeance).


NOTE : 15.5 / 20






01/02/2011
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