Love et autre drogues : le somnifère marche mieux que le viagra.
Love et autres drogues est le dernier film d'Edward Zwick (Blood Diamond, Glory) qui s'est orienté ici vers une comédie romantique plutôt mauvaise.
Jamie est un jeune commercial redoutable dont l’assurance - et le physique avantageux - sévissent aussi bien auprès des femmes que dans l’univers implacable de l’industrie pharmaceutique où, entre antidépresseurs et dopants sexuels, il parvient finalement à tout vendre. Mais il y a une personne qui semble insensible aux charmes de Jamie : Maggie. Une jeune femme très séduisante et furieusement indépendante qui, comme Jamie, fuit l’engagement émotionnel, mais pour des raisons très différentes. Elle est atteinte d’une maladie chronique et a décidé de vivre uniquement au jour le jour. Malgré eux, ce qui devait être une histoire sans lendemain va alors s’intensifier. Tous deux vont bientôt voir leurs principes respectifs malmenés et devenir accro à la plus puissante des drogues qui soit : l’amour.
Le propos de base semblait séduisant notamment grâce à un scénario qui travaille sur deux niveaux bien différents. D'abord la critique du marché pharmaceutique où tout les moyens sont bons pour vendre son produit, même si celui-ci n'est pas très viable. Arrive alors sur le marché la pilule du viagra, véritable révolution, notamment pour Jamie, le personnage masculin principal de ce film. Un tombeur qui virevolte intelligemment entres les femmes (mélangeant ainsi sexe et boulot), tombe amoureux de Maggie, une cliente potentielle atteinte du Parkinson. Le mot de la fin nous délivre alors un message plombant comme quoi l'amour est une drogue dont on ne peut se passer une fois qu'on y a goûté. Version quelque peu contestable vous en conviendrez.
La suite du film n'est qu'avalanche de défaut si on n'accroche pas dès le départ au style du film. On commence déjà par cette romance peu crédible, prévisible de bout en bout, pas vraiment accrocheuse car maladroitement mise en avant avec une originalité défaillante. Le couple Gyllenhaal – Hathaway, bien que ce soit deux acteurs célèbres à Hollywood, n'accroche pas. Pire, Gyllenhaal habitué à de récents beaux rôles, de l'homme qui se découvre une homosexualité dans Le Secret de Brokeback Mountain ou joue le rôle d'un ex-tôlard déchirant dans Brothers, coule à pic ici, même si le charme physique pourrait agir sur certaines. Quant à Anne Hathaway, elle se donne un faux genre de femme prétentieuse, parlant rapidement (ça devient vite agaçant), et dont la maladie ne ressort jamais vraiment, si ce n'est pour naître un peu d'émotion et pimenter le scénario. On se dit alors que faire de la romance en insérant une malade, il est clair que la bombe lacrymale n'est pas loin. Que nenni ! On aurait bien aimé verser bêtement quelques larmes avec une pseudo romance à la noix saupoudrée par un Parkinson naissant et déjà bien gênant. Ce thème de la femme n'atteint même pas le niveau d'émotion escompté, puisque sa maladie ne la gêne que peu, et ce sont ces rares moments qui amène le spectateur dans une sorte de bulle intimiste où la maladie tient un rôle émouvant et dramatique. Mais le réel moment d'émotion n'arrive que lorsque Jamie fait la rencontre d'un mari dont la femme est plongée dans le Parkinson depuis presque vingt ans, à un stade bien plus avancé. Ce dernier dépeint la maladie d'une façon succincte mais pour autant réaliste pour qui la connaît. Mais ce n'est pas du tout suffisant pour convaincre sur l'ensemble d'un film.
Avec son faux côté indépendant, Love et autres drogues est une comédie romantique qui passe à côté de son humour et en même temps d'une romance attachante et attractive. En revanche son petit propos politiquement correct est intéressant, mais n'apparaît pas plus pertinent que la critique entamée dans Mesures exceptionnelles. Finalement, c'est l'ennui qui prime sur le propos.
NOTE : 8.5 / 20
LOVE ET AUTRES DROGUES : BANDE-ANNONCE VOST HD
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