Infiltration : le Full Metal Jacket israélien
Librement adapté d'un grand classique de la littérature israélienne, le film du réalisateur Dover Kosashvili s'amuse au beau milieu d'un camp de pseudo-militaires durant l'été 56.
L'histoire d'une section, dans un camp
d'entraînement de l'armée israélienne, qui suit un stage
d'entraînement de trois mois. Les soldats qui la composent sont de
jeunes hommes d'origines sociales et ethniques diverses. Ils
présentent tous des problèmes de santé, d'ordre physique ou mental
et sont considérés comme inaptes au combat. Ils devront cependant
se soumettre à une discipline de fer jusqu'à épuisement, et aux
contraintes du rituel militaire, afin d'apprendre la plus terrible
des activités humaines : la guerre.
Infiltration n'est pas le titre d'un mélo dramatique où la maladie occupe l'espace, ni d'un film d'horreur où la science ne peut plus retenir ce qu'elle a créé. C'est celui d'un roman signé Yehoshua Kenaz paru en 1986 et dont le réalisateur inconnu Dover Kosashvili s'est librement inspiré pour pondre cette comédie assez étonnante bien que peu marquante. Il nous plonge donc dans un troupe dont la grande partie semble composée d'idiot ou alors d'hommes n'étant pas du tout destinés à la guerre, mais sous la contrainte et les brimades de l'armée, on finit par s'y plier. Jamais réellement violent, ni même réaliste, le film tourne vite à la parodie, rappelant les douces heures glorieuses des séances américaines dans Full Metal Jacket ou M.A.S.H. Avec le talent et la force du propos en moins. Car le film aborde de multiples sujets, que ce soit la sexualité (coup de foudre inattendu, homosexualité en cliché), la géopolitique et la relation entre les communautés (sacré melting-pot que cette compagnie) ou encore les passions personnelles. Volontairement moqueur, mais jamais vraiment insultant, on finit par ne pas saisir le propos, malgré un final plus explicite. On ne saisit pas non plus la critique métaphorique sur les contradictions d'un pays qui veut se faire entendre sur la scène internationale, mais en proie aux distensions internes. Les portraits psychologiques des personnages sont bâclés car trop nombreux tout comme le travail de mise en scène, avec une répétition des cadres qui enferme trop l'histoire malgré des décors sympathiques, et le charme qui en ressort n'est efficace que grâce aux acteurs, et notamment ce jeune commandant un poil pervers interprété par Michael Aloni.
NOTE : 10.5 / 20
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