Où va la nuit, le silence tragique d'un film qui devait faire du bruit
Trois ans après le césarisé Séraphine, le duo Martin Provost / Yolande Moreau revient pour une tragédie silencieuse qui ne demande qu'à hurler.
Parce qu’elle a été trop longtemps
victime, Rose Mayer décide de prendre son destin en main et
assassine son mari.
Elle part alors à Bruxelles retrouver son
fils, qui a fui l’enfer familial depuis des années.
Mais la
liberté apparente n’efface pas la culpabilité, et les histoires
de famille ne peuvent se résoudre sans l’accord de l’autre.
Rose
trouvera-t-elle sa place dans ce nouveau monde ?
Adaptation d'un roman
intitulé Mauvaise pente de Keith
Ridgway, Prix Femina étranger 2001 et Prix du 1er roman
étranger 2001, Où va la nuit nous emmène dans une torpeur
psychologique où peu de choses sont montrées ou dites. Un silence
qui doit se rompre parce que Rose a assassiné son mari, et son
entourage va finir par le savoir, à commencer par son fils. Rose,
interprétée par une toujours très juste Yolande Moreau, est une
femme qui souffre dans le silence. La perte de son fils, son
incapacité à refuser, puis la maltraitance de son mari, le départ
de Thomas à l'âge de 16 ans pour plonger dans une solitude
litanique. Yolande Moreau, visage adorée et populaire, adepte des
personnages que l'on assimile facilement à des petites gens, incarne
ici une femme rongée par la culpabilité, mais qui reste toute aussi
lucide. Le film n'arrive à soulever tout l'intérêt psychologique
de son personnage, pourtant très poussé. Trop peu de mots ou
d'action malgré une ambiance oppressante, la caméra n'arrive
clairement à retranscrire les mots du roman de Keith Ridgway qui a
autant touché Martin Provost. Pourtant, le film garde ce quelque
chose de fascinant, probablement parce que la simplicité ahurissante
de Yolande Moreau touche et intéresse. La mise en scène est trop
tendre, sans vie, à l'opposé du message qui aimerait passer. Où va
la nuit ouvre ainsi des pistes intéressantes, aussi tragiques et
intéressantes soient-elles, mais sans jamais les exploiter en
profondeur, laissant au spectateur le soin de creuser les
personnages, l'histoire, comme une sorte d'invitation à prendre la
caméra et le story-board pour s'emparer du film.
NOTE : 12.5 / 20
OÙ VA LA NUIT : BANDE-ANNONCE de Martin Provost... par baryla
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