Lourdes : le miracle a-t-il eu lieu ?
Le sujet se prêtait à l'émotion facile et au pathos évident. Le challenge : jouer dans l'intimité et dans la profondeur des diverses émotions. Est-ce réussi pour Lourdes ?
Christine a passé la majeure partie de sa vie immobilisée dans un fauteuil roulant. Elle se rend à Lourdes, site de pèlerinage légendaire au cœur des Pyrénées, afin de sortir de son isolement. Elle se réveille un matin apparemment guérie par un miracle. Le leader du groupe de pèlerinage, un séduisant membre de l’ordre de Malte commence à s’intéresser à elle. Alors que sa guérison suscite jalousie et admiration, Christine tente de profiter de sa nouvelle chance.
Le cinéma peut s’avérer
prévisible, souvent d’ailleurs, tout en procurant une étrange
sensation de satisfaction, et là je pointe une certaine rareté.
Lourdes peut faire partie de cette shortlist. En effet, il y a dans
le film de Jessica Haussner (Hôtel, Lovely Rita) comme un étrange
souffle, une émotion particulière qui repose sur les silences, les
regards, et le sujet traité. Ce troisième long métrage pour la
réalisatrice témoigne à la fois des croyances (au sens large, il
ne s’agit pas de faire l’apologie des miracles religieux) et de
la dureté de la maladie et du handicap. Pas de pudeur, la caméra
montre les choses telles qu’elles sont, avec de la sensibilité, et
parfois même de l’ironie. Le miracle est possible, tout ne
tournant pas autour de Dieu et de sa capacité à guérir l’âme
(et non le corps), avec parfois des questions habiles autour de ce
sujet. Lourdes pourrait bien s’avérer être un film convaincant,
qui repose sur l’espoir et la volonté de vivre. Mais comme prévu,
ce fameux miracle qui touche Christine (une convaincante Sylvie
Testud comme d’habitude) amène un pathos trop évident, et surtout
met en exergue les défauts du reste du film : un discours
trop centré sur le groupe de pèlerins, pas assez de folklore, des
scènes répétitives qui finissent par perdre du charme, et une
ironie qui laisse parfois un peu trop de distance. Il y avait du
charme pourtant, de l’émotion, dommage que cet ensemble ne tienne
pas sur la longueur.
NOTE : 13 / 20
LOURDES : BANDE-ANNONCE HD de Jessica Hausner... par baryla
A découvrir aussi
- RTT, comédie sans conviction.
- Halal Police d'etat : Eric & Ramzy de retour
- [AVANT-PREMIERE] Poulet aux Prunes
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 48 autres membres