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Le Skylab : une fraîche chronique culturelle qui sent la bonne humeur

D'un titre étrange qui signifie « laboratoire du ciel », on en tire une sympathique comédie française, chronique de la fin des années 1970, le tout dirigé par une Julie Delpy très juste




L'histoire se déroule en juillet 1979, pendant les vacances d’été dans une maison en Bretagne. A l’occasion de l’anniversaire de la grand-mère, oncles, tantes, cousins et cousines sont réunis le temps d’un week-end animé.



Le Skylab. Pour quelqu'un qui n'a donc pas connu la fin des années 1970 et encore moins ce petit fait historico-scientifique qui passerait presque pour anecdotique, ce mot ne signifie rien. A part donc une éventuelle traduction en français. Ce « laboratoire du ciel » a été la première station spatiale américaine, lancée en mai 1973 et qui est venu se désintégrer au-dessus de l'Océan Indien lors de son entrée dans l'atmosphère. En France, le crash prévu de ce Skylab faisait la Une des journaux, puisque d'éminents scientifiques pensaient que ce dernier allait s'écraser sur la Bretagne.


Donner ce nom en guise en titre est donc un clin d'œil à ce qu'était l'esprit de la fin des années 70. Nous sommes dans une nouvelle ère économique et politique, où la course spatiale est toujours omniprésente. Et en même temps, nous commençons à voir grossir les traits d'une société paranoïaque, symbole de ce qu'est la nôtre aujourd'hui, en témoigne tout le buzz autour de l'hypothétique fin du monde en 2012.




Le titre n'est donc qu'un prétexte pour servir la comédie qui suit. A défaut d'être réellement drôle, Le Skylab reste sympathique. Cette petite chronique sociale et culturelle en même temps sera à coup sûr savourer à pleines dents par ceux qui ont vécu les seventies, et qui avaient l'âge de nos personnages dans le film. On y passe en revue une multitude de micro-éléments typique de cette décennie. Du Disco au walkman en passant par l'aspirateur moderne, de l'émancipation toujours plus précoce de la jeunesse aux évolutions de la pensée politique, Le Skylab dresse un tableau séduisant et parfois amusant de la société dans laquelle son intrigue se déroule. Ceux qui étaient plus jeunes se rappelleront aux bons souvenirs des boums ou des histoires flippantes à se raconter sous la tente en pleine nuit. Les adultes eux regarderont avec auto-dérision leurs souvenirs d'engueulades politiques ou de supputations sur les problèmes du couple d'à-côté. Le Skylab est surtout un film quasi autobiographique pour la réalisatrice Julie Delpy. Elle y raconte son vécu au travers du personnage d'Albertine (Lou Alvarez), 11 ans à l'époque.




Le Skylab est également une comédie chorale. Si le tournage a bien été « un bordel monstre » comme l'indique Julie Delpy, c'est la bonne humeur et les liens entre les acteurs qui ont fait la différence. Côté grands noms, on est encore loin des Catherine Deneuve et autres Fabrice Luchini (Potiche, une autre comédie du même style), mais le capital sympathie de ce film est aussi dû à son casting. Pas de grande vedette de l'actorat français, mais quelques noms et valeurs sûres, comme Eric Elmosnino (qui campe ici un père baba-cool socialiste), Valérie Bonneton (dans la peau d'une Micheline bégayante qui « se fait prendre vingt fois par nuit »), Noémie Lvovsky (femme à tout-faire d'une bonne humeur délicieuse) ou encore la toujours sublime Bernadette Lafont (ex égérie de Claude Chabrol). A cette joyeuse nous rajoutons les nouvelles têtes du cinéma hexagonal, comme Vincent Lacoste (un Beau Gosse qui prend de l'envergure), Sophie Quinton ou encore Denis Menochet.



Au final, Le Skylab est un film sympathique, sans grand complexe, pour rappeler quelques souvenirs à ceux qui ont vécu cette époque.


NOTE : 11.5 / 20





05/10/2011
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