Sans Identité : ce film en a t-il une ?
Taillé pour le monstre sacré du
thriller d'action Liam Neeson, Sans Identité dispose d'une
architecture en deux parties dont les résultats sont bien
différents.
Alors qu'il est à Berlin pour donner une conférence, un homme tombe dans le coma, victime d'un accident de voiture. Plus tard, une fois réveillé, il apprend qu’un autre homme a pris son identité et cherche à le tuer.
Trame politique et projet d'assassinat ne font qu'un dans Sans Identité, qui plonge un scientifique dans la paranoïa la plus totale après que ce dernier ait été victime d'un accident qui l'a plongé dans le coma pendant quatre jour. Voici donc en quelques mots le résumé de la première partie de ce thriller signé Jaume Collet-Serra. Ce dernier est d'ailleurs devenu depuis Esther (2009) un réalisateur à suivre, alors qu'il avait à ces débuts signé Goal II et La maison de cire, deux films qui n'ont absolument rien à voir avec notre sujet. Avec Esther et son twist final étonnant, Collet-Serra signe dans la catégorie du thriller d'épouvante psychologique, avec une force de réalisation étonnante, accrocheuse à souhait. Ingrédient que l'on retrouve dès le début de Sans Identité, bien que celui-ci semble bien plus pencher vers le film d'action. Pourtant, dans cette capitale allemande bien glaciale, le réalisateur espagnol nous offre quelques bons moments de stress, tournant sans difficulté son film autour de la paranoïa de ce Martin Harris, au point même que ce dernier ne sache plus qui il est. Habilement écrit, le scénario se montre intelligent et efficace. La réalisation n'a plus qu'à suivre un chemin déjà bien tracé, jonglant entre le thriller psychologique sous trait d'une étrange aliénation, et le pur film d'action. Comme dans Taken d'ailleurs, on retrouve le héros incarné par Liam Neeson dans une course-poursuite dans les rues de Berlin, ou dans quelques scènes de combats maîtrisés, deux ingrédients fondamentaux pour la réussite d'un tel film.
Alors que le twist final approche,
Sans Identité plonge dans une seconde partie
beaucoup plus terne, brumeuse et vacillante. Un scénario qui se
complique à vouloir jouer sur tous les niveaux, multiplient les
pistes pour embrouiller le spectateur, qui a pourtant bien compris ce
qu'il va arriver à la fin. Ce qui s'annonçait comme une surprise ne
l'est finalement pas. L'action se détourne dans une écriture qui se
veut intelligente, à l'image d'un propos politique subliminal, qui a
du faire lever les cheveux de la tête de José Bové. Multiplication
des personnages, refonte du manichéisme comme on ne pouvait
l'imaginer, Sans Identité prend des chemins différents, pour
se retrouver sur une route principale bien dégagée, au volant d'un
bolide plutôt bien tenu par Liam Neeson, spécialiste du genre. On
ne peut en dire plus pour éviter de spoiler les évènements qui
nous amènent à ce final, mais tout porte à croire que les deux
scénaristes ont volontairement rajouter d'autres éléments pour
faire durer le suspense et par la même occasion le film tout court,
au risque de perdre l'excellente crédibilité obtenue au début. Ce
qui ressemble fort à du Jason Bourne façon Collet-Serra perd
justement l'identité de sa première partie, pour ne devenir qu'un
divertissement dont on connait le final.
SANS IDENTITÉ : BANDE-ANNONCE VOST HD (Unknown)
envoyé par baryla. - Regardez plus de films, séries et bandes annonces.
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