American Translation : du Grand Bleu au grand vide
Film sur la jeunesse qui s'échappe et sur variation sur le thème du tueur en série, tourné façon road-movie, American Translation, un thriller sensuel signé du duo Jean-Marc Barr / Pascal Arnold.
Un amour se construit sur une rencontre de hasard entre Chris et Aurore. Ils ont vingt ans et vivent une passion exclusive. C’est une belle histoire d’amour comme on en voit qu’au cinéma... Et puis Aurore découvre que Chris tue. Va-t-elle continuer à vivre passionnément, complice malgré elle, ou dénoncer celui qu’elle aime envers et contre tout ?
A priori, selon des souvenirs assez
lointains, la thématique du tueur en série fonctionne bien mieux
dans le cinéma américain. Les regards se tourne notamment vers
Stone ou Malick par exemple. Jean-Marc Barr (qui fut un temps un
acteur fétiche pour un autre type barré, un certain Lars von Trier
et aussi le héros du Grand Bleu) revient avec Pascal Arnold pour la
cinquième fois, et premier constat, c'est toujours avec l'impression
d'avoir un film d'auteur que le spectateur se retrouve. Pas
d'esbroufe ni de tentative séduction avec une émotion à l'eau de
rose, American Translation et son titre aguicheur veulent
rentrer dans le sujet rapide. Il déroute ce drame que l'on interdit
joyeusement aux moins de 16 ans (une paire de sein et un mec qui a la
trique, ça ne passe pas). Mais il déroute dans le mauvais sens. A
vouloir partir trop vite, nos deux réalisateurs perdent les pédales
et s'embourbent dans un drame faussement estampillé thriller, avec
un érotisme qui au début permet de se rincer l'œil (on fait avec
ce qu'on a), mais qui finit par lasser, faute de proposer mieux. Ce
n'est ni dans les dialogues trop mièvres, ni dans les clichés
éculés sur cette jeunesse qui se cherche, ni dans dans le propos
psychologique tout bien expliqué à la fin au cas où le spectateur
se serait malencontreusement perdu en route (ou aurait dormi une
bonne heure). Ce faux road-movie laisserait bien parler l'instinct :
quitter la salle au plus vite. Mais il retient en nous une espèce de
petite fascination perverse, l'espérance d'une petite surprise, d'un
coup de caméra génial, mais rien n'y fait, tout cela est plus que
linéaire. Reste la petite bouille sympathique de Lizzie Brocheré.
On ne vous le cache pas, on fait avec ce qu'on a.
NOTE : 8.5 / 20
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