Cine-emotions

Le Fils à Jo, un film volontairement lacrymal.

Malgré quelques maladresses, l'ex-rugbyman Philippe Guillard signe un premier film plein de sincérité et de tendresse. Peut-être trop même.




Petit-fils d’une légende de rugby, fils d’une légende, et lui-même légende de rugby, Jo Canavaro élève seul son fils de 13 ans, Tom, dans un petit village du Tarn.
Au grand dam de Jo, Tom est aussi bon en maths que nul sur un terrain. Pour un Canavaro, la légende ne peut s’arrêter là, quitte à monter une équipe de rugby pour Tom contre la volonté de tout le village et celle de son fils lui-même…


Une faute d'orthographe (de syntaxe plutôt) dans le titre et une bande annonce qui sent la prétention, Le Fils à Jo est un film qui se veut régional pour amasser les millions, pourrait être tenté de dire les mauvaises langues. Inutile de se voiler la face, avec une sortie d'abord dans le sud-ouest, terre de rugby par excellence en France, c'est une réalité qui ne trompe pas. Mais l'instar de Bienvenue chez les Ch'tis qui voulait aussi jouer sur les particularismes régionaux, Le Fils à Jo s'offre un ton un peu plus convaincant, quitte à être parfois très émouvant. Là aussi, n'ayons pas peur des mots, le film est volontairement à but lacrymal et le public fonce dans la chose comme si on allait plaquer son pire ennemi. Il ne faut pas entendre là-dedans un défaut majeur du film, puisque l'émotion qui ressort de ce premier long d'un ex-rugbyman, est justement la force du film. Pourtant à l'origine, ce sont les producteurs de 3 Zéro (dont Guillard en était le scénariste) qui voulait un film sur le rugby, histoire d'offrir une réponse à cette fameuse comédie qui s'amusait des clichés du foot-business. Si Gérard Lanvin était encore dans le coup, les producteurs ont vite lâché l'affaire, n'y voyant peut-être pas quelque chose de crédible et de si amusant que cela. Car à la différence des Ch'tis (encore faut-il l'accepter), Le Fils à Jo est loin d'être un film drôle, malgré quelques sourires visibles. C'est avant tout une histoire autour de la relation entre un père et un fils, le tout entre amour et amitié, et les valeurs d'un rugby qui se transmettent de génération en génération.




Derrière tous les clichés que le rugby aime à transmettre, et qui aujourd'hui viennent de toucher la France entière, en s'opposant par exemple au football, Le Fils à Jo détient quelques défauts qui malheureusement casse les bonnes volontés indéniables du réalisateur. La faute par exemple à un scénario bien trop simple et complètement prévisible, sans prise de tête, même si l'histoire invitait le reste à devenir un peu plus complexe et tendu. Aucune surprise non plus, on sent l'émotion pointer à des kilomètres, le genre de caractéristiques à laisser les sceptiques sur le carreau, faute bien cautionnée. Le scénario est trop maladroit dans sa simplicité, n'arrive à jamais à rendre crédible le film en lui faisant prendre une hauteur suffisante. De même pour les comédiens: si Gérard Lanvin s'en tire à bon compte grâce à la force du métier, on ne se sent pas porté par le reste, et ce n'est pas les rôles tenu par des vedettes comme Vincent Moscato, Fabien Pelous ou encore même Darren Tulett (journaliste sportif actuellement chez Canal +) qui vont changer la donne. Trop d'éléments qui forcent alors à faire descendre en flèche un film flanqué pourtant d'une bonne volonté, alimenté par un sentimental prévisible mais largement touchant, mais bien trop de défauts qui malheureusement éloignent Le Fils à Jo du statut de film mémorable, n'en déplaise au public adorateur.


NOTE : 11.5 / 20




Le Fils à Jo bande annonce HD
envoyé par jeremieduvallofficial. - Les dernières bandes annonces en ligne.


18/01/2011
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