Cine-emotions

Hymne hommagieux à Bob Dylan et histoire de fantômes sous une voute dramatique, c'est le cocktail original de ce film brésilien signé Esmir Filho.

Tambourine, 16 ans, fan de Bob Dylan, vit des jours paisibles dans une petite ville de campagne au Brésil où il communique avec le reste du monde via Internet. La réapparition de mystérieux personnages le plonge dans d’étranges souvenirs et dans un monde bien au-delà de la réalité.

Play a song for me n'a de Dylan qu'un titre et une façade en fond d'écran. Déjà parce que le titre traduit chez nous est donc le début de la non moins célèbre chanson de Dylan, Mr Tambourine Man (qui est aussi le pseudo virtuel de notre personnage principal) alors que dans sa version original, Os famosos e os duendes da morte semble un peu plus cibler les thématiques du film. En effet, Play a song for me regorge de thématiques intéressantes, et parfois très bien évoquées au détour d'un plan sublime ou de couleurs capturées, car oui Esmir Filho a des idées de cinéma. De l'incommunicabilité d'une génération qui ne vit que du blogging et du réseau social à l'existence du corps et de l'âme, la course contre la mort, parfois inévitable. La première thématique est elle très pertinente, bien écrite et poétique. La seconde est quant à elle plus foutraque, consciente de vouloir y mettre de l'originalité, finie par devenir lancinante et sans grand intérêt, poussant le spectateur à une sieste méritée. Il y a aussi les apparitions des fantômes comme pour amener une évanescence un peu plus importante. Dans un portrait d'une région brésilienne germanophone et très folklorique, Le spectateur fait face à un film un peu clippesque dans son style (des sessions de cadrages et plans pour nous faire comprendre que Filho sait se servir d'une caméra en s'entourant aussi d'un songwriter talentueux en la personne de Nelo Johann) qui a du charme mais qui s'enfonce dans la vacuité de son parcours initiatique, trop peu rythmé pour nous emporter avec lui.

NOTE : 10 / 20