Cine-emotions

Low Cost : une comédie qui respecte son titre

Low Cost, une comédie sur comment Maurice Barthélémy nous ramène à ce que le spectateur déteste le plus dans une comédie. Au final un film dont les victimes ne sont pas que les passagers de ce vol foireux.




Excédés par une attente de 8 heures dans un avion dont la clim est en panne, les passagers du vol Low Cost Djerba-Beauvais sont prêts à tout pour rentrer chez eux. Même à décoller sans le pilote...


Il est tellement rare que le titre d’une comédie colle autant à la peau de ses faits intérieurs. A première vue, Low Cost c’est le titre facile pour évoquer les clichés les plus éculés sur ces compagnies de vols à bas coûts et qui souvent font les gros titres pour des défaillances techniques, allant du retard au mauvais confort de l’avion. L’idée n’est pas mauvaise, certains passages semblent assez cohérents, prêtant à sourire. Intervient alors le premier souci majeur, qui va vite se doubler d’un second tout aussi visible. L’interprétation des acteurs, trop irrégulières pour nous donner une sensation prenant sur la longueur. On alterne entre des bons moments humoristiques plutôt bien placés, et des scènes complétement hors de propos, d’une pauvreté ahurissante (la séance de soutien glorieux faite au personnage de Jean-Paul Rouve pour reprendre l’avion en main par exemple). Le seul fil rouge qui a vraiment fait rire la salle est la séance de blagues un peu douteuses sur les nains, mais relativement bien travaillées justement dans le but de faire passer un côté décalé. Mais pas assez délirant dans le fond, aucun fou rire notable n'est à signaler. Le travail assez hideux sur le travail d’acteur se double alors d’une terrible mise en scène, brouillonne et visiblement complétement bâclée. L'exemple le plus frappant est cette espèce de confinement dans l'avion, façon théâtrale (tout se passe dans un unique lieu), mais rendu étouffant par une utilisation de la caméra comme si un enfant de six ans prenait l'objectif pour nous raconte quelque chose. Et encore. On vous parle donc aussi de film Low Cost.




A la tête de cette joyeuse bande, on retrouve derrière la caméra Maurice Barthélémy, à qui l’on doit les peu reconnus Casablanca Driver et Papa. Autour de lui, une belle équipe qui justement contre l’idée reçue du Low Cost sonne un peu faux quand on connait leurs popularités. Quoique. Jean-Paul Rouve, c’est la valeur sûre, le pitre de Nos Jours Heureux, à la fois amusant et attachant, mais qu’on ne retrouve jamais dans Low Cost. Judith Godrèche, celle qui est pertinente dans les seconds rôles lorsqu’elle est bien entourée (Potiche par exemple) mais qui peine à convaincre en comédie de premier plan (le récent exemple Holiday, le foireux Cluedo de Guillaume Nicloux). L’expérience est incarnée par un acteur presque has been depuis Le Cœur des hommes, en l’occurrence Gérard Darmon, plus savoureux en commissaire Bialès dans La Cité de la peur ou en agent véreux dans 3 zéros. Bref le panel est conforté par des seconds rôles tous plus inutiles les uns que les autres, du gros musclé qui entonne l’hymne de Natalie Cardone Hasta Siempre, au gothique incarné l’ex Beau Gosse Vincent Lacoste. Ce beau groupe n'arrive jamais à rendre le sujet réellement délirant, la faute à une interprétation aussi irrégulière que l'écriture du scénario dont on se demande s'il a été écrit par la même personne. Maurice Barthélémy d'un côté, et Héctor Caballo Reyes qui a signé du bon (Le Concert) comme du très mauvais justement dans le milieu de la comédie (Poltergay, Protéger & Servir). On s'en moquerait presque dans un final prévisible, histoire de donner un arrière-goût d'arnaque au spectateur : tout ça pour en finir là !?


NOTE : 8.5 / 20




08/06/2011
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