Cine-emotions

Machete, le mythe en version longue !

Robert Rodriguez est de retour avec une belle bande de lascars et un mexicain qu'il ne faut visiblement pas emmerder.


Laissé pour mort après son affrontement avec le puissant baron de la drogue mexicain Torrez, Machete s’est réfugié au Texas, où il cherche à oublier son passé. On lui propose alors une mission: assassiner un sénateur qui lutte contre l'immigration et en fait son point central de programme politique. Ce même assassinat et le coup monté qui suit font de lui l’homme le plus recherché du pays. Alors que dans le passé, Machete avait tracé sa route sans rien dire, il décide cette fois-ci de ne pas se taire et de se venger, bien entouré par une belle vendeuses de tacos révolutionnaires ou encore un prêtre mexicain qui sait aussi bien manier les armes que les bénédictions.


Machete n'aurait peut-être jamais vu le jour si sa petite bande annonce de l'époque n'avait pas eu un succès aussi inattendu. A la base, Machete est donc une fausse bande annonce réalisée par notre même réalisateur à l'occasion du projet Grindhouse qui réunissait les deux films Boulevard de la Mort et Planète Terreur. Une belle bande de réalisateur crémeux, emmené par le non moins célèbre Quentin Tarantino, maître adulé et incontesté. Robert Rodriguez fait partie de cette génération qui évolue autour du réalisateur, devenant aussi son ami avec qui il va réaliser le projet Grindhouse. Celui qui a commencé par El Mariachi en 1992, tout en étant passé par Spy Kids ou Sin City avec plus ou moins de réussites face au public, renouvelle dans le genre où il excelle: le film d'action. Si Rodriguez n'a pas la classe d'un Tarantino ou même d'un Edgar Wright (quoique), il tient en haleine son spectateur, lui offre son bol d'adrénaline et d'action, les effusions de sang qu'il réclame, le tout dans un scénario qui doit tenir la route jusqu'au bout sans vaciller. Il co-réalise le film avec Ethan Maniquis pour qui c'est une première, lui qui avait déjà notamment participé aux effets visuels de Sin City. Machete est aussi l'occasion de retrouver ce type de réalisation et de mise en scène que l'on avait déjà vu dans le passé, rendant hommage aux road-movies, films d'action à l'ancienne, bande-dessinées ultra violentes.



On ne peut pas dire que Machete soit un chef d'œuvre scénaristique, comparé justement à d'auteurs œuvres. Ce style de film provoque le débat entre les amateurs du genre, et ceux qui prennent un peu plus de recul pour analyser l'ouvrage dans son ensemble. Loin de prononcer ici le refus de se mouiller, nos deux camps ont des arguments à faire valoir. D'un côté, les amateurs et fans de cette petite troupe, qui trouve presque chaque films exceptionnelles, et dont certains entrent dans la classe chef d'œuvre. On souligne l'action du film et le rythme haletant, tout ce que possède incontestablement Machete. Du côté des plus sceptiques, loin d'en vouloir à mort à ces réalisateurs un peu frappés, on souligne le manque de créativité scénaristique et l'intérêt que l'on peut porter à de tel film, juste bon à regarder, puis à jeter. Pour faire court, oui Machete est un film au rythme haletant avec une action tonitruante, la bande son en étant un symbole incontestable, et non Machete n'est pas un bon film, puisque son scénario tombe à l'eau dans la seconde partie du film, parce que certaines parties sont trop prétentieuses pour être crédible, parce qu'à trop en faire on finit par en être dégouter. Tarantino avait au moins ce talent là: si ses films offraient une action saignante qui en dégoutait plus d'un, on pouvait aussi y trouver un message politique, des clins d'œils sympathiques.



Robert Rodriguez a donc décidé de mélanger son action à un propos politique qui est loin de tenir la route. Si la critique du conservateur à travers l'image du sénateur McLaughlin (interprété par Robert de Niro) se fait sentir très clairement, le discours qui en sort derrière perd en intérêt au fil du film, montrant le mexicain bon et loyal, justicier dans l'âme, infaillible et surtout increvable. On rajoute pêle-mêle les politiciens américains, le narco-trafiquants mexicains local qui négocie en coulisse avec le sénateur du coin, et tout ça pour l'unique profit. Comme le dit si bien Jessica Alba dans le costume de Sartana (une flic américaine d'origine mexicaine qui a réussi de l'autre côté), « il y a la loi et la justice », et il vaudrait mieux choisir celui de la justice, la vraie et la bonne. On ne pouvait clore cette critique par la présence de Danny Trejo qui tient par son charisme tout le film, reprenant ici à merveille le rôle de Machete, un personnage finalement discret et serein, qui cache le passé dans son fort intérieur. Il est bien au-dessus des prestations de Jessica Alba ou de Lindsay Lohan, la première se ridiculisant perchée sur un toit de voiture en exhortant la foule à la révolution, et la deuxième ne servant que d'objet pulpeux sans réel intérêt. C'est également toujours mieux qu'un célèbre Steve Seagal, pour la première fois dans la peau d'un méchant, qui se délecte de ces petits « puñeta ».


Machete aura réussi une chose: offrir le divertissement que le spectateur doit attendre d'un tel film qui ne propose que de l'action et de l'adrénaline, à défaut d'un film réellement original et intéressant qui tape dans le déjà-vu. Mais les fans s'en contenteront sans difficulté.


NOTE : 12.5 / 20



MACHETE : BANDE-ANNONCE 2 VOST HD
envoyé par baryla. - Regardez des web séries et des films.


06/12/2010
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