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Le Nom des gens : drôle, piquant et vif.

Il existe des comédies piquantes, critiques et drôles à la fois, Le Noms des gens de Michel Leclerc en fait désormais partie.


Bahia Benmahmoud, jeune femme extravertie, se fait une haute idée de l'engagement politique puisqu'elle n'hésite pas à coucher avec ses ennemis pour les convertir à sa cause. En règle générale, elle obtient de bons résultats. Jusqu'au jour où elle rencontre Arthur Martin, comme celui des cuisines, quadragénaire discret, adepte du risque zéro. Elle se dit qu'avec un nom pareil, il est forcément un peu facho. Mais les noms sont fourbes et les apparences trompeuses...


C'est en partant de ce principe plutôt original que Le Nom des gens arrive à faire rire son public. Un discours simple et compréhensible de tous, une réalisation rythmée, et malgré quelques répétitions, on se trouve avec des dialogues fluides et piquants. La genèse de ce film part de l'histoire personnelle de Michel Leclerc (J'invente rien) et de sa rencontre avec Baya Kasmi qui n'est autre que la scénariste du film. Le point de départ du scénario plus que les idées reçues sur les prénoms est le fait que cette jeune femme couche avec des personnes politiquement orientées à droite pour les convertir. Autour de ce point, on fait graviter plusieurs situations cocasses, des dialogues qui se moquent des clichés et stigmates tout en continuant de les montrer (Arthur Martin, c'est français par exemple). Certaines phases résument bien les idées reçues d'aujourd'hui (à droite ce sont tous des fachos), bien qu'elle soient au fond ridicules. Le tout se retrouve dans les dialogues dont le style voudrait se comparer à Woody Allen. On irait pas jusque là, mais il y a indéniablement un petit charme de simplicité qui s'y retrouve.


Si on doit une simplicité d'écriture relativement appréciable à nos deux scénaristes, il ne faut pas oublier les acteurs et leurs prestations. C'est le duo Gamblin – Forestier qui intéresse ici. Jacques Gamblin (Pédale Douce, Le Premier jour du reste de ta vie, Bellamy) aussi charismatique soit-il dans ce film, propose un personnage aux multiples facettes, qui fait le récit de sa propre histoire familiale (en parallèle de l'action), permettant ainsi aux spectateurs de mieux comprendre la situation. Adepte du risque zéro (l'exemple de la question de la grippe A), Arthur Martin n'est pourtant un homme à cliché, bien qu'il trimballe sur lui le tribu de son nom mais aussi de son passé. Son histoire est donc à la fois drôle dans ses situations, et tragique dans certains propos. Il en va de même pour Sara Forestier (L'Esquive, Hell, Combien tu m'aimes) et son personnage de Bahia, une jeune femme issu de la diversité et aussi de la mixité (une mère française et archi-militante et un père immigré). Elle porte aussi sur elle le traumatisme de l'enfance et les abus sexuels de son professeur de piano, ce qui pourrait expliquer son activité sexuelle (derrière la couverture politique). Sara Forestier incarne une personne un peu délurée sur le bords, qui finalement ne connaît pas grand chose à la politique, même si elle est persuadé que la gauche est le meilleur moyen de sauver le monde actuel. L'apparition d'un Lionel Jospin tout en nature est d'ailleurs fort sympathique.


Au final, Le Nom des gens apparaît comme une comédie en apparence très simple, qui évoque pêle-mêle les idées reçues et clichés sur le monde politique et dont on se délecterait facilement. Simple, drôle et cocasse, piquant et vrai, cette comédie politico-romantique a les ingrédients pour plaire.


NOTE : 14.5 / 20




Le Nom des gens Bande Annonce du film
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Le petit bonus :

L'interview de Sara Forestier.



24/11/2010
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