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La Ballade de l'impossible, voyage édulcorée et mélancolique

La Ballade de l'impossible, c'est un voyage en couleur et en exotisme dans le Japon des années soixante, entre romance avortée et apprentissage de la vie adulte et ses questionnements.





Tokyo, fin des années 60. Kizuki, le meilleur ami de Watanabe, s'est suicidé. Watanabe quitte alors Kobe et s'installe à Tokyo pour commencer ses études universitaires. Alors qu'un peu partout, les étudiants se révoltent contre les institutions, la vie de Watanabe est, elle aussi, bouleversée quand il retrouve Naoko, ancienne petite amie de Kizuki. Fragile et repliée sur elle-même, Naoko n'a pas encore surmonté la mort de Kizuki. Watanabe et Naoko passent les dimanches ensemble et le soir de l'anniversaire des 20 ans de Naoko, ils font l'amour. Mais le lendemain, elle disparaît sans laisser de traces. Watanabe semble alors mettre sa vie en suspension depuis la perte inexplicable de ce premier amour. Lorsqu'enfin il reçoit une lettre de Naoko, il vient à peine de rencontrer Midori, belle, drôle et vive qui ne demande qu'à lui offrir son amour.





La ballade de l'impossible est adapté d'un roman du même nom de l'écrivain japonais Haruki Murakami, reprenant en titre original une douce chanson des Beatles, Norwegian Wood. Chanson qui raconte comment un jeune garçon s'éprend d'une fille en une soirée, pour se rendre compte que celle-ci s'est envolée le lendemain matin. Elle sert donc d'illustration à la thématique du film, ou comment vivre un amour presque impossible. Ce n'est pas faute d'avoir essayer pourtant de la part de Watanabe, interprété par un touchant Kenichi Matsuyama. Après la disparition de son meilleur ami et des retrouvailles avec Naoko dont il tombe rapidement amoureux, celle-ci disparaît (comme dans la chanson). En apparence simple dans son histoire, Tran Anh Hung complexifie le déroulement avec une multiplication de personnages et de situations dans des endroits bien différents. En somme, c'est un film qui nous montre comment un jeune homme fait l'apprentissage de l'amour et des sentiments alors qu'il rentre dans la vie adulte. Dans un Japon en proie aux mutations, la caméra du réalisateur (auteur de L'odeur de la papaye verte en 1993) nous emmène à la brise du vent dans divers décors, de la verdure exotique de collines, jusqu'à des intérieurs au design coloré, sans jamais marquer la rupture. L'esthétique est omniprésente, la mise en scène et les cadrages maîtrisés. En revanche, l'histoire reste trop souvent distante vis-à-vis de son spectateur, qui peut soit s'y perdre, soit naturellement s'en éloigner s'il n'arrive pas à rentrer pleinement dans l'histoire. On a des belles séquences sur le questionnement de l'adolescent en train de devenir adulte, des réflexions sur le verbe aimer ou sur la notion d'amitié. A contrario, le film nous offre aussi des beaux moments de solitudes et d'ennuis, où le silence devient vite pesant, surtout si l'ensemble du film culmine du haut de ses 2h13. De la beauté, on passe à la mélancolie et à des phases d'ennuis poussives, et l'œuvre perd alors de son intérêt.



NOTE : 12 / 20




04/05/2011
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