Un été brûlant : un Philippe Garrel tiède et mou
Philippe Garrel tente de faire
revivre un cinéma presque mort, largement inspiré d'un style
Godard. Il signe Un été brûlant qui manque cruellement de
matière, de chair, et de punch.
Paul rencontre Frédéric par un ami commun. Frédéric est peintre. Il vit avec Angèle, une actrice qui fait du cinéma en Italie. Pour vivre en attendant d’être acteur, Paul fait de la figuration. Sur un plateau, Paul rencontre Elisabeth qui est aussi figurante. Ils tombent amoureux. Frédéric invite Paul et Elizabeth à Rome.
Avouez qu'il était tentant cet partie d'été brûlant devant la caméra de Philippe Garrel. Oui, ce même cinéaste marginal qui avait signé L'Enfant Secret (1979), J'entends plus la guitare (Lion d'argent en 1991), ou encore Les amants réguliers (de nouveau Lion d'argent en 2005). En chouchou de Venise, il y présente son dernier long métrage intitulé Un été brûlant, film évoquant les tribulations amoureuses de quatre adultes. Quatre, un chiffre qui est également celui du nombre de collaborations entre le père Philippe et son fils Louis piston Garrel. Comme c'est une histoire de famille, on peut également voir apparaître dans ce film le père de Philippe Garrel, un certain Maurice. Le cinéma, une affaire de famille qui se transmet de génération en génération. Et comme notre réalisateur du moment a tiré une grande inspiration de la Nouvelle Vague (et notamment de Godard, dont la ressemblance de ce film avec Le Mépris est assez déroutante), il est également un chouchou des critiques, admirateurs des talents d'écriture et de mise en scène du père Garrel.
Un été brûlant
s'installe très rapidement dans une sorte de torpeur molle,
comme un film sans réelle vie. On reste habituellement charmé par
la belle gueule de Louis Garrel, grand tête à claque que l'on ne
peut s'empêcher d'adorer, ou encore de la sombre et belle Monica
Bellucci, qui incarne ici une femme immature qui pense à son image,
plutôt qu'au bonheur qu'elle pourrait procurer autour d'elle.
L'homme est posé en victime des sentiments, que ce soit le
personnage de Louis Garrel qui ne peut vivre sans un appui féminin,
ou un plus romantique, celui de Paul (Jérôme Robert). Il nous reste
la jeune Céline Sallette (vu dans L'Apollonide, et qui avait
débuté en 2005 sous la direction de Philippe Garrel justement) qui
s'en tire avec une performance à l'image du film : discrète et loin
d'être inoubliable. Malgré une belle écriture toujours
indéniable, bien présente dans les dialogues, on s'ennuie ferme
avec cet été brûlant. On s'attend à quelque chose de plus
pêchu, sans forcément parler de sexe (bien que le titre en reste
assez évocateur). Juste une caméra qui filme des scènes plus
viscérales, avec une profondeur qui met mal à l'aise. Au final, on
reste sur une longueur bien triste, avec une absence de relief dans
l'action, et pas grand-chose à dire des thématiques abordées dans
le film. Probablement parce qu'il n'y a pas non plus grand-chose à
dire ce film qui reste très tiède, à défaut d'être réellement
brûlant.
NOTE : 9 / 20
Un été brûlant - Bande Annonce par wildbunch-distrib
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