Cine-emotions

No et Moi : un apprentissage de la vie.

No et Moi confronte une jeune adolescente face à la réalité de la rue en la personne d'une jeune adulte, le tout sous la caméra de Zabou Breitman.


Lou est une enfant très intelligente, précoce pour être plus précis. Elle n'a que 13 ans et fais ses classes en seconde. Elle se sent seule dans cet environnement qui n'est pas celui d'une fille de son âge. Sa véritable amie ne sera pas une fille de sa classe, mais une jeune SDF qu'elle a rencontré à la gare d'Austerlitz où la jeune adolescente aime à regarder les gens qui y passe. Pour le compte de son exposé, elle a décidé de faire la rencontre d'une SDF pour raconter sa vie et son quotidien, son passé, ses craintes et ses peurs. Plus fort qu'un simple exposé, une véritable relation va s'imposer entre les deux filles.


Zabou Breitman n'en est pas à son premier coup d'essai en tant que réalisatrice. Celle qui avait signé son premier long en 2001 avec Se souvenir des belles choses où une amnésique légère (Isabelle Carré) tombait amoureux de Philippe (Bernard Campan) totalement amnésique depuis un accident. La jeune réalisatrice signait donc déjà dans la case de l'émotion et de la sincérité, mêlé à l'espoir et au bonheur sous toutes ses formes. Elle retrouve Bernard Campan (qui se retrouve aussi dans No et Moi) et traite de l'homosexualité dans L'homme de sa vie en 2006 avant de finir il y a un an avec Je l'aimais, un drame romantique où va exceller Daniel Auteuil. Pour 2010, Zabou Breitman brasse les sujets pour concocter No et Moi. Elle évoque à la fois la jeune adolescente bouleversé par deux parents qui ne vivent plus depuis un terrible drame. Seule, Lou (interprétée par une intéressante Nina Rodriguez) va trouver son réconfort chez No (jouée par Julie-Marie Parmentier, vue dans Blessures Assassines ou Sheitan), une jeune SDF. Elle croit à l'utopie d'un monde meilleur, en voulant lui offrir inconsciemment tout ce qu'elle n'a pas. La morale nous le fait bien comprendre, l'utopie n'a pas sa place dans le monde d'aujourd'hui.


Paradoxalement pourtant, ce film respire l'espoir, la sincérité et le bonheur. C'est une relation teintée d'amour fraternel (comme deux soeurs) et d'amitié profonde. No va retrouver un semblant de vie, même si les terribles fantômes d'une femme sans passé ressurgissent. Le problème dans ce drame de Zabou Breitman qui utilise le positif sur la longueur, c'est qu'on ne sait s'il veut convaincre un adulte ou un enfant. Avec ce double discours (dans les dialogues et la mise en scène), l'adulte pourrait finir par ne plus y trouver son compte, bien que l'histoire apporte de l'attachement et un réalisme non négligeable. Mais à force de trop vouloir convaincre l'enfant (car le propos est complètement destiné à parler aux enfants), le film perd de sa vitesse et de son propos. Preuve que les dialogues pourrissent quelque peu le film, ce sont dans des scènes presque muettes, où les gestes et l'image suffisent pour faire venir l'émotion. On comprend ainsi toute la difficulté d'adapter un roman au cinéma, en l'occurrence ici celui de Delphine de Vigan. Le paradoxe est important ici, pour autant, Zabou Breitman signe tout de même un film touchant et véritable.


NOTE : 13.5 / 20




NO ET MOI - Film-annonce
envoyé par diaphana. - Regardez plus de films, séries et bandes annonces.


18/11/2010
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