Voir la mer : liberté et ménage à trois riment.
Patrice Leconte nous invite tous à aller Voir la mer et à s'éprendre d'une fougueuse escapade, entre sensualité et liberté, sans rien autour.
C’est 2 frères. Qui habitent
Montbard, en Bourgogne. Et qui, pour les vacances d’été, ont
décidé d’aller voir leur mère à Saint-Jean-de-Luz. Parce que ça
fait longtemps. Parce que ça lui fera plaisir. Ce ne sont pas les
parce que qui manquent.
Ils ont trouvé un motor-home d’occasion,
et vont faire la route au rythme du bitume, au gré des envies. C’est
ça l’idée : une diagonale de France entre frères.
Sauf que
leur tombe dessus une fille qui n’était pas prévue. Une fille
attachante. Inattendue. Et qui n’a jamais vu la mer. Ils font donc
la route à trois. Et tout doucement, entre désirs diffus et envies
cachées, ils réalisent que d’être un trio n’empêche pas de
s’aimer. Sans jalousie. Plaisirs partagés.
En apparence plutôt naïve, Patrice Leconte tire de son histoire une certaine intelligence et un charme indéniable. Deux frères presque complémentaires, qui se comprennent et s'aiment, sans pourtant être vraiment de même caractère ou physique. Une jeune fille qui tente d'échapper à un homme qui l'a déçu, encore un brin adolescente, curieuse et passionnée. Les trois évoluent donc ensemble sur le dernier long métrage de Patrice Leconte, écrit et réalisé (pour la deuxième fois si on compte l'adaptation du Parfum d'Yvonne). Après avoir notamment signé La guerre des miss et surtout Les Bronzés 3, Patrice Leconte revient à un cinéma un peu plus personnel et intimiste en s'immisçant dans un triangle amoureux très étonnant, et qui arrive à nous charmer grâce à une sincérité peu évidente. On sent cette volonté de diriger, puisqu'il se permet à la fois d'imprimer son propre cinéma et son sens du cadrage, et en même temps, il fait couper les cheveux de Pauline Lefevre parce que c'est son petit faible. Il donne également une certaine liberté à sa mise en scène, peut-être même un peu trop parfois, au risque d'apparaître lourd. Car c'est bien un défaut du film : Voir la mer est constamment au bord de tomber dans l'alourdissant, avec beaucoup de répétitions et de passages qui tournent en rond. Quelques petits pics d'action tentent de donner un peu plus de jus, tout en contradiction avec la sensualité qui va apparaître ensuite et donner un tout autre charme. En effet, Leconte filme le désir assez silencieux de ces deux frères, en mettant constamment la belle Pauline Lefevre au milieu. Elle attire le regard, charme aussi bien nos deux protagonistes que le spectateur, sans forcément jouer dans la grâce, et devient un objet du réalisateur, proprement utilisé. Elle apparaît plus séduisante par sa sensualité que par son jeu d'actrice plutôt limité, mais loin d'être ridicule. Il faut comprendre qu'on ne se retrouve face à une explosion de talents, parce qu'ici l'interprétation est plutôt enfantine et tendre. On ne se retrouve pas avec l'originalité d'un Bertrand Blier pour Les Valseuses peut-être plus osé et ostentatoire. Il souffle pourtant ici un petit vent de liberté, on se dit que l'on aimerait bien se retrouver dans ce camping-car de fortune, partager aussi cet amour libre, ne pas se préoccuper forcément du présent, ne vivre que ses sentiments et l'instant. Et on finit par aimer cette sensualité loin d'être vulgaire où la moiteur des corps devient fascinante et belle.
Road-movie tendre et enfantin,
escapade sauvage pleine de liberté, Voir la mer confirme que
le cinéma personnel de Patrice Leconte est plus intéressant à
décrypter, bien que ce film ne soit pas son plus réussit ni son
plus captivant, la faute à une lourdeur palpable qui peut rapidement
devenir gênante.
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