Cine-emotions

Océans, le cri d'amour au monde sous-marin.

Jacques Perrin et Jacques Cluzaud plonge avec les spectateurs dans un monde sous-estimé par l'homme : les océans, la faune et la flore, la vie qui s'y trouve.

 

Avec des moyens inédits pour un documentaire de ce type, Jacques Perrin décide d'aller « de l'autre côté du miroir », la face du monde que peu d'homme connaissent réellement. Un monde où en fait l'homme est comme un poisson. Le bruit des vagues déchirantes dans la tempête pourrait très bien être les bruits incessants des grandes villes. L'animal marin perçoit aussi ses bruits, vit avec, et si possible il vit en harmonie avec la nature qu'il l'entoure. Ainsi, l'équipe est partie aux quatre coins de la planète, des deux pôles jusqu'aux tropiques. Des images bluffantes et réalistes, où même la reconstitution peut avoir sa place (l'exemple des scènes de massacres). Après Himalaya et Le Peuple Migrateur, Jacques Perrin a décidé de marquer l'homme et le spectateur pour lui montrer ce monde qu'il ne connaît pas assez…

 

Même si certains images prêtent à sourire, comme par exemple un phoque qui se roule paisiblement dans le sable, comme si la vie était tranquille, puis il se dore la pilule sous le soleil au zénith, c'est tout de suite moins drôle quand ce même phoque finit en tant que déjeuner d'un requin. Mais le processus n'est pas idiot, Jacques Perrin et son équipe veulent alors montrer une réalité. Un fait, une chaîne de vie, comme l'homme a su en appliquer une sur la terre ferme (et par extension à la mer aussi). La réalité, c'est aussi plus tard dans le documentaire, des images fatalistes de poissons volontairement tués et pas seulement pour la chair (les ailerons par exemple, sans excepter les peaux de phoques qui ne remarquent pas dans le film). Un processus irrémédiable ? Pas forcément !

 

 

Dans ce documentaire, on remarque la présence de Jacques Perrin et Lancelot Perrin. Ce jeune enfant est une fenêtre sur l'avenir. Avec l'homme d'expérience, il apprend sur son monde pour pouvoir agir en conséquence plus tard. Un appel à la responsabilité et à la prise de conscience. Les puristes iront dire que c'est une fable écologique bien cachée sous un cri d'amour pour les océans. Ils n'auront pas tort, mais comme le film sait le montrer à perfection, c'est une réalité.

 

Que peut-on trouver de mauvais dans ce film ? Pas grand-chose. Il est difficile de critiquer un documentaire quand on est habitué à parler de films et de fictions. La façon de l'appréhender n'est pas la même. Certes, l'image apparaît répétitive, mais elle reste loin d'être agaçante. Le temps est long, comme si les choses s'arrêtaient une fois sous l'eau. Le documentaire aurait pu très bien passer pour la télévision, mais la beauté des images et les qualités techniques du film devaient absolument être visibles au cinéma. De même, l'effusion de couleurs, de formes, la beauté et la diversité des fonds marins dans toute son excellence prouvent tout de même que ce monde mérite plus qu'un coup d'œil.

 

Plus qu'un couple de dauphins ou de loutres qui batifolent dans l'eau, l'aspect drôle (ou paradoxal pour ne pas être trop sévère) du documentaire reste la présence au générique de Total, histoire de ne pas se donner mauvaise conscience, et faire d'un pollueur grandiose, un défenseur de la nature comme personne n'ose la voir.

 

Un documentaire à l'image saisissante, un hommage tout simplement au monde marin comme l'homme ne peut réellement le voir (un aquarium ne peut remplacer la beauté de la nature), Jacques Perrin et son équipe réussissent le tour de force de sensibiliser le spectateur et d'appeler à sa responsabilité, notamment avec les générations futures, histoire de bien comprendre que ce patrimoine naturel, ne doit pas disparaître…

 

NOTE : 16/20

 

 



25/01/2010
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