Cine-emotions

Propriété Interdite : troublant mais pas terrifiant.

Certains de la presse en ont fait une perle cachée, Propriété Interdite démarre comme un très bon film de tension avant de s'écraser violemment.




Claire et Benoît arrivent à la campagne pour vendre la maison de famille dans laquelle le frère de Claire s'est récemment suicidé... Benoît veut lancer au plus vite des travaux afin de vendre au meilleur prix. Claire, dès le premier soir, est persuadée qu'ils ne sont pas seuls dans la maison...


Troisième long pour la réalisatrice Hélène Angel qui nous explique le point d'ancrage de ce thriller qui paraissait si convaincant. « Les personnages pensent que le danger vient de l'extérieur alors que c'est en eux qu'il se dissimule », nous affirme t-elle. Le film aurait donc pu tendre à une explosion de paranoïa et de schizophrénie, mais finalement rien de tout ça n'arrivera à sublimer un film qui s'est enfoncé dans un mauvais propos et une action dérisoire, malgré un final inattendu. Si Valérie Bonneton (révélation de la série Fais pas ci, fais pas ça, et femme de François Cluzet dans Les Petits Mouchoirs ) est convaincante en en femme névrosée, ce n'est pas franchement le cas de Charles Berling, plutôt moyen et dont on a pu voir mieux un jour.




Le film se voudrait volontairement plus profond (sans jeu de mot) à travers par exemple la symbolique du trou comme un échappatoire pour ce couple qui visiblement, a fait le tour de la question. Hélène Angel (Peau d'homme, Cœur de bête, Rencontre avec le dragon) n'arrivera pas à donner à sa mise en scène une dimension supérieure à ce que le genre voudrait, le thriller d'angoisse n'allant pas de pair avec le drame psychologique et un poil politique. Propriété Interdite, c'est loin d'être Le Locataire de Polanski, mais les intentions y étaient bonnes, même si le film s'est enfermé dans fausse tension et un virement de situation inattendu et dé-crédibilisant, doublé par un propos politique fumeux sur la réception et l'interprétation du sans-papier à l'image de cet émigré d'Europe central, piquant à droite et à gauche pour pouvoir survivre et s'échapper un jour de sa pauvre situation. Le propos socio-politique incarné par Claire (Valérie Bonneton) n'est jamais crédible, puisqu'elle passe d'une peur (croyant voir son défunt frère) à la pitié, puis à l'amour sans aucune cohérence. Non pas que la tentative soit vague (quoique), mais sa manière de la montrer n'est clairement pas la bonne, et surtout elle n'a presque rien à faire ici. Son seul avantage est de précipiter le spectateur vers un fin bien surprenante, reflétant l'image d'un film qui passe de l'épouvante, au thriller plus réaliste qu'il n'en avait l'air au départ.



NOTE : 9.5 / 20






23/01/2011
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