Légitime défense : l'innocent traqué et traqueur
Polar à la française, imprégné par un style hitchcockien, Légitime Défense n'arrive guère à convaincre sur la longueur.
Benoît, jeune père de famille, mène une vie heureuse et sans histoire. Un jour, son père détective privé, disparaît mystérieusement. Benoît va découvrir la part d’ombre d’un père qu’il pensait connaître. Et pour la première fois, il va devoir se battre pour sauver sa peau et protéger les siens.
Parfois, la pauvreté profonde de
certains films poussent le vice d'un scenario très loin. Au
point que la seule véritable violence à l'écran soit d'abattre
lâchement des chats, chiens ou de balancer un bébé à l'eau sans
aucune vergogne. Ce serait une définition assez plausible pour ce
polar de Pierre Lacan avec un Jean-Paul Rouve censé être étonnant
dans ce premier rôle. Naïve victime, le scénario arrive par des
biais fumeux à le transformer en véritable pion, intelligent et
capable de faire couler le sang s'il le faut, pour arrive à un
happy-end couru d'avance. Avec une telle réflexion sur l'histoire
pour laisser le spectateur captivé par cette dernière, on aurait
espéré un peu plus de surprises malgré les retournements
intéressants mais des ficelles qui s'avèrent derrière bien trop
visibles. Mise en scène parfois très nerveuse, montage alambiqué,
donnant la sensation de ne jamais réellement maîtriser son sujet
comme les spécialistes du genre, ce sont les acteurs qui doivent
porter l'entière histoire sur leurs épaules. Outre un Jean-Paul
Rouve qui évolue bien mieux en clown pittoresque (malgré une très
belle prestation dans un Poupoupidou étonnant et raffiné),
Légitime Défense tente de convaincre avec un duo de
spécialistes, des belles gueules de polar, à savoir Olivier Gourmet
(qui en fait des tonnes, et loin de convaincre à l'image de Blanc
comme neige) et un Gilles Cohen (visiblement plus à l'aise en
dealer de classe dans Une Pure Affaire), qui ne change jamais
sa façon de jouer, qu'il soit un bon ou un mauvais. Deux hommes qui
sont encore à l'affiche du Roman de ma femme aux côtés de
la belle Léa Seydoux, et qui tentent ici d'apparaître comme des
valeurs sûre d'un genre au cinéma qui tend à se perdre. A croire
que l'on devrait se satisfaire de la prestation presque forcée d'un
Claude Brasseur alcoolo, mais qui semble être le seul à
véritablement accrocher dans l'ensemble.
Premier film pour Pierre Lacan et
premier échec malgré un rythme assez entraînant pour se laisser
regarder, mais surtout très loin des standards du genre.
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