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Paranormal Activity: le buzz est-il flippant ?

C'est le buzz du moment, et cela depuis plus d'un mois dès sa sortie aux Etats-Unis. Paranormal Activity et son budget ridicule s'amusent à terroriser les salles, avec de simples mais efficaces ingrédients.

 

Katie et Micah forment un jeune couple, installé dans une coquette maison à San Diego. Mais ils suspectent cette maison d'être hanté, notamment à cause de bruits. Alors que Katie pense replonger dans son passé, Ils décident alors de mettre en place une surveillance vidéo durant leur sommeil afin d'enregistrer les évènements nocturnes dont ils sont les victimes. Les images récupérées de septembre à octobre 2006 ont été montées en un film de 86 minutes, "Paranormal Activity".

 

 

« C'est réaliser un film qui symbolise la tendance du cinéma de genre de la génération actuelle, tout comme on a dit qu'après Psychose, on ne pourrait plus jamais prendre de douche, ou qu'après Les Dents de la Mer ou Open Water en eaux profondes, on ne pourrait plus nager dans la mer, ou encore qu'après Le Projet Blair Witch on ne pourrait plus camper dans les bois. Je me suis dit qu'on ne pouvait pas ne pas dormir dans sa maison. Par conséquent, si j'arrive à faire en sorte que les gens aient peur de se retrouver chez eux, j'aurai réussi mon coup". C'est signé Oren Peli, le réalisateur de ce film, et il résume là parfaitement l'objectif de son film.

 

Maintenant à savoir si cela est réussit ou pas, c'est une autre question. Paranormal Activity est l'auteur d'un buzz assez inattendue : un budget presque ridicule comparé aux grandes productions américaines, y compris dans le genre de l'horreur ou de l'épouvante. Résultat, pour environ 15 000$, le film engrange plus de 100 millions de dollars, et réalisant également le meilleur démarrage de l'histoire du box office américain pour un film sorti sur moins de 200 copies : 7,9 millions de dollars sur 159 écrans, soit donc 44 400$ par écran ! Mais ici, le film utilise des ingrédients plus que simples, une histoire presque réelle, des simples bruits (du bourdonnement au vent) et une bonne dose de stress. Mais surtout, très peu de dialogues (il faut dire que le peu qu'on y trouve ne sert à rien), ce qui oblige alors le spectateur a observé le silence et à scruté profondément l'écran pour voir d'où va débouler le danger ! Une méthode voulue par Oren Peli, qui ne veut pas tomber dans l'excès et faire preuve de réalisme, d'où l'absence de sang.

 

 

Mais le film en soit ne fait pas peur. Oren Peli réussit là un joli coup : il fait en sorte que le spectateur ait peur … d'avoir peur ! Un peu comme Hitchcock avec Psychose ou encore Daniel Myrick et Eduardo Sanchez pour Le Projet Blair Witch. De l'adrénaline ? Un peu quand même, mais on n'égale pas la force de tension trouvée chez [Rec], le film d'épouvante espagnol dont une suite va débarquer sur nos écrans. Si on regroupe les petits passages de stress et de silence quand la caméra tourne de nuit dans la chambre, plus un final puissant, on obtient de minimum d'adrénalines, pour éviter à ce film de tomber dans l'ennui, ce qu'il frôle à plusieurs reprises. Et ce n'est pas plus un film qui fait bondir, mais son ambiance met mal à l'aise, offre quelques frissons, mais il est loin de créer l'effet de surprise, car on s'y attend tellement que l'effet ne prend pas. Mais l'ambiance y est elle, très intense par moments.

 

Paranormal Activity n'est pas le premier à avoir connu un buzz aussi puissant. Mais il profite d'une couverture inespérée, notamment grâce à Internet, des projections tests, et aussi l'appui d'un certain Steven Spielberg, qui s'est dit « terrifié » par le film. Du coup, tout le monde suit, des projections tests montrent des spectateurs horrifiés (à peine sensible). En 1999, les amateurs du genre, et le public qui va réagir découvre un film qui marquera le genre de l'épouvante : Le Projet Blair Witch, qui part sur les traces de trois cinéastes disparus dans une forêt, terrorise dans les salles, et pour un budget de 35 000$, le film engrange plus de 250 millions de dollars à travers le monde. Un succès que personne ne va nier, mais qui ressemble étrangement au succès connu par Paranormal Activity, aussi bien dans son buzz, que dans son style et son rythme. En tout cas, notre film d'épouvante n'a pas convaincu L'Express, visiblement à court d'arguments également.

 

En passant du classique au dérangeant, de l'ennui au pur stress, Paranormal Activity réussit au moins son effet « buzz », à défaut de faire réellement peur à son public.

 

NOTE: 12.5/20

 

 



02/12/2009
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