Cine-emotions

Last Night : loin d'être mémorable.

Une nouvelle histoire romantique ayant pour thème l'infidélité, un casting de luxe pour une comédie bien pauvre au final.




Joanna et Michael vivent à New York. Aucun nuage, aucun doute n’est jamais venu assombrir leur union, jusqu’à ce que chacun d’eux soit tenté, la même nuit…
Pendant que Michael est en déplacement professionnel avec Laura, jeune femme aussi attirante qu’énigmatique, Joanna recroise Alex, l’autre grand amour de sa vie. Les 36 heures qui suivent vont obliger chacun à faire des choix…


Il serait un plaisir de commencer cette critique par un coup de gueule contre cette manie scénaristique de toujours mettre des couples surfaits à l'écran et nous plomber la séance avec leurs histoires de bobos et leurs atermoiements dont on finit par se lasser. On va le faire d'ailleurs, puisqu'après tout Last Night nous tend une belle perche pour le faire. Pour Massy Tadjedin, Last Night représente une première derrière la caméra, et la réalisatrice décrit ainsi sa volonté concernant le film : « J’ai simplement eu envie de me consacrer entièrement à une histoire qui aborde les thèmes qui me touchent le plus ». Que cette histoire puisse la toucher elle, bien évidemment. Qu'elle nous touche nous, c'est un tout autre monde. Déjà parce que comme à cette belle époque commerciale de la St Valentin, nos distributeurs ont pris l'habitude presque fâcheuse mais en même temps compréhensible, de nous livrer une petite comédie (ou drame) romantique. Ensuite parce que lorsque l'on tente de s'égarer sur les chemin de la romance, il vaut mieux avoir un sacré GPS des qualités que ce cinéma souhaite. A commencer déjà par un scénario : l'histoire de ce couple n'est guère passionnante et l'émotion rendue par ces derniers est trop irrégulière (avouons qu'il y en a un peu, notamment pour le couple Joanna/Alex). Les dialogues sont trop terre à terre, prévisibles à souhait et dégoulinant de mièvreries, comme par exemple cette scène de ménage de presque 10 minutes au début du film, qui pourrait en faire fuir plus d'un, tant elle est ridicule et presque hors de propos. On pourrait bien penser qu'après tout c'est pour témoigner d'une réalité dans les couples, mais soyons bien clair ici, une femme qui tape une crise de jalousie comme celle-ci et pour trois fois rien, il faut être fou amoureux pour rester avec. Mais après tout, c'est l'histoire qui veut ça.





Une fois la petite trame mise en place d'une manière pas très habile, le film coule dans les bons sentiments à travers les histoires de chacun, cherche à jouer sur le désir et la tension sentimentale pour finir assurément du côté lacrymal. Comme évoqué tout à l'heure, l'ensemble est beaucoup plus convaincant (ou parfois moins mièvre, au choix) dans le couple Joanna (Keira Knightley) et Alex (Guillaume Canet), qui vient peut-être amener un charme qui manquait au film. Charme superficielle qui par contre est une marque de fabrique de l'autre côté, chez Michael (Sam Worthington) et Laura (Eva Mendes). A ce propos, Sam Worthington n'a toujours pas livré son grand rôle qui permettrait de le reconnaître comme un vrai comédie. Et sa pénible sensibilité virile dans Last Night n'arrange pas vraiment les choses. Si la réalisation nous semble neutre, la musique de Clint Mansell (compositeur attitré de Darren Aronofsky) ne peut laisser indifférent. La seule question intéressante posée par ce film est celle de la gravité entre l'infidélité physique et l'infidélité émotionnelle. La réponse apportée aurait pu être plus pertinente si l'ensemble n'apparaissait pas aussi pauvre et bâclé. On est très loin d'un Two Lovers de James Gray, qui reste une des récentes références en la matière. Pourtant, Massy Tadjedin est une scénariste au départ. Comme quoi...


NOTE : 8 / 20




18/02/2011
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