Cine-emotions

Kad Merad et Clovis Cornillac dans le costume de flics chocs pour une enquête de haute voltige, voici le programme du délirant Protéger et Servir.

Kim Houang et Michel Boudriau sont deux flics "à la vie à la mort" depuis qu'ils se sont croisés à l'orphelinat. Ils sont très loin d'être les meilleurs flics de la région, et pourtant ils se retrouvent sur une affaire de terroristes qui gênent le gouvernement. Sous la direction d'Aude Letellier, ils vont tenter de régler ce scandale à leurs manières.

Tout d'abord, il faut une chose absolument vitale avant de commencer le film, autant vous prévenir: oublier le cerveau, et tapez dans la case second degré (voir troisième). Et voilà, c'est parti pour 1h30 d'une comédie loufoque à la nullité totalement assumée. C'est une évidence Eric Lavaine n'a pas sorti un grand jeu énorme de sa poche pour sortir cette comédie, qui assumerait au moins la capacité d'être complètement décalée. On comprend alors le scepticisme de nommer des comédies dans les César quand on voit le résultat de cette dernière (une comédie dans un océans). Ce long métrage ne prétend en aucun cas être intelligent (et heureusement d'ailleurs), pas plus qu'être drôle vu le comique de situation employé. Et pourtant …

Oui car finalement Protéger et Servir peut prêter à rire. Soit on se moque des acteurs (plus ou moins crédibles), des scénaristes (dont le cerveau à du fumer plus d'une nuit pour en venir à bout) et du réalisateur (qui nous sort son plus grand jeu de caméra), soit on rigole bêtement à ces gags sans aucun intérêts, mais qui finalement prêtent à sourire. Car si Kad Merad arrive à s'en sortir en jouant au clown pittoresque, chrétien et complètement absurde au passage, Clovis Cornillac nous prouve qu'il n'est pas fait pour la comédie (enfin pas celle-ci) et Carole Bouquet montre que sa filmographie a déjà vu de meilleurs choses passer. Le film se moque lui-même de certains aspects: il tourne au ridicule l'aspect radin de Kim Houang, il s'amuse à caricaturer la police, l'État corrompu, le gangster typique, ou encore les asiatiques tournés en dérision. Un casting riche, jusqu'aux apparitions avec Vincent Moscatto, Lionel Abelanski, Bernad Mabille ou encore Jonathan Lambert.

Pour en finir, voici une citation du réalisateur Eric Lavaine, auteur du plutôt bon Incognito et de la blague Poltergay: « Un bon moment de divertissement qui s'adresse à un spectateur honnête, heureux de se marrer et qui n'en a pas honte ». A vous de juger …

Une comédie qu'il ne faut pas prendre au sérieux, même pas une minute, au risque de la trouver réellement stupide. On peut en rire, et au pire, si vous la trouvez réellement mauvaise, on ne va pas vous en vouloir.