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[FOCUS ON] Anthony Hopkins, le mal lui va si bien.

Anthony Hopkins est devenu avec Hannibal une figure du Mal, légende qu'il continue de faire briller dans ses personnages les plus sombres. Focus sur cet acteur hors norme.





Né le 31 décembre 1938 près de Port Talbot au Pays de Galles, le jeune Hopkins fait ses études à la Cowbridge Grammar School avant d'avoir sa révélation à l'âge de 17 ans et d'obtenir une bourse pour le Welsh College of Music & Drama de Cardiff. Après l'intermède militaire obligatoire, Anthony Hopkins renoue avec l'art dramatique, puis en 1961 fait son entrée à la prestigieuse Royal Academy of Dramatic Art dont il ressortira deux ans plus tard avec une médaille d'argent, reconnaissance d'un talent déjà impressionnant. Il fait ses gammes dans le théâtre au cours des années 60 dans des piéces reconnues comme Coriolan, MacBeth ou encore Equus. C'est en 1967 que le jeune acteur fait sa première apparition sur grand écran dans The White Bus, de Lindsay Anderson.


Son premier rôle remarquable semble être à l'unanimité celui de Richard Cœur de Lion, dans Un lion en hiver (1968) d'Anthony Harvey. Les années 70 permettront à Anthony Hopkins de jouer sur différents tableaux, à la fois celle de la révélation cinématographique sous la direction de Richard Attenborough dans trois films (Les griffes du lion, Un pont trop loin, et Magic), ou encore Robert Wise pour Audrey Rose où Hopkins campe d'ailleurs un étranger qui tente de convaincre une famille que leur fille n'est qu'une réincarnation de sa propre fille brûlée vive onze années auparavant. Le britannique signe déjà dans le rôle sombre et noir.


Anthony Hopkins excelle aussi à la télévision, d'abord dans l'adaptation de Tolstoï de Guerre et Paix en 1972 ou encore dans des téléfilms comme L'affaire Lindbergh en 1976 ou Le Bossu de Notre-Dame en 1982. Mais là encore, l'acteur confirme ses prédispositions dans des personnages qui s'apparentent au mal, y compris quand celui-ci est historique, que ce soit sous les traits d'Adolf Hitler dans The Bunker (George Schaefer, 1981) ou dans le costume de Galeazzo Ciano, proche de Benito Mussolini dans Mussolini and I (Albert Negrin, 1985).


L'année 1980 marque aussi sa première reconnaissance mondiale devant la caméra de David Lynch. Paradoxalement, ce premier choc face au public confronte Anthony Hopkins au mal, lui qui incarne un docteur qui lutte pour sauver un homme-éléphant, maltraité par un peu scrupuleux propriétaire qui l'utilise comme un monstre de foire. C'est donc avec Elephant Man que le grand public fait réellement connaissance avec l'acteur gallois. Même constat avec The Bounty film historique de Roger Donaldson sorti en 1984.


Mais il faut attendre le début des années 90 pour l'explosion de l'acteur britannique. 1991 plus précisément, année où Anthony Hopkins devient mondialement célèbre, grâce à son interprétation du terrifiant Hannibal Lecter dans Le Silence des Agneaux de Jonathan Demme. Pour ce qui deviendra un classique du cinéma de genre américain, Anthony Hopkins se glisse avec délectation et à la surprise générale dans le rôle d'un célèbre psychopathe cannibale emprisonné à vie dans un hôpital psychiatrique à Baltimore, suite à une série de meurtres épouvantables perpétrés sur des femmes dans le Middle West. Face à Clarence Starling (Jodie Foster), Hannibal Lecter use d'une perversion machiavélique, une intelligence maléfique déroutante et fascinante. Le rôle lui collera à la peau, notamment aussi grâce à la reconnaissance du monde du cinéma, à travers un Oscar, mais aussi un BAFTA et des récompenses de la critique venant des quatre coins de l'Amérique. Il reprendra par ailleurs ce rôle pour Hannibal et Le Dragon Rouge en 2001 et 2002 sous la direction de Brett Ratner, mais avec moins de succès populaire.




Après le succès du Silence des Agneaux, Hopkins veut se défaire de cette image en multipliant les personnages différents. On le retrouve dans la peau d'un élégant majordome pour Les vestiges du jour (nommé pour l'Oscar du meilleur acteur) en 1993, dans celle du pourfendeur de vampires pour Dracula (Francis Ford Coppola, 1992), dans la peau de Nixon chez Oliver Stone en 1995 ou encore en prêtant ses traits à John Quincy Adams pour le film historique de Steven Spielberg Amistad, pour lequel il sera nommé à l'Oscar du meilleur second rôle. Devenu touche-à-tout, on le retrouve dans la comédie Bad Company ou encore de nouveau chez Oliver Stone pour la fresque Alexandre. Il renoue avec ses rôle de compositions noires avec La Faille, thriller d'une maitrise haletante signé Gregory Hoblit. Il rajoute même la direction de Woody Allen à son excellent tableau de chasse, avec le film choral Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu en 2010.


Le Mal doit probablement lui coller à la peau, au point de lui coller des rôles de compositions, taillés pour sa carrure. Il sauve par exemple Wolfman avec Benicio del Toro, en incarnant un père plus que louche pour Joe Johnston. On le retrouve enfin en 2011 en prêtre mentor, spécialiste de l'exorcisme musclé pour le Vatican pour Le Rite de Mikael Håfström. Dans la peau du Père Lucas, il persiste dans l'image de ce personnage difficilement à cerner, complexe et en même temps attachant, avec une classe digne de son standing. Anthony Hopkins confirme d'ailleurs dans ce rôle de mentor en incarnant Odin, le père de Thor dans la super-production du même nom.






09/03/2011
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