Cine-emotions

White Material filme la décolonisation.

Claire Denis revient en Afrique pour son film White Material, qui raconte l'éviction des blancs par la population noire rebelle.

 

 

Le film commence par des scènes qui suscitent l'incompréhension. Claire Denis nous montre son personnage principal, Maria (Isabelle Huppert) qui semble fuir ou rattraper quelque chose. Puis il y ces scènes de fumées, où un homme s'étouffe. On comprendra alors plus tard de quoi il retourne. Maria s'est vu légué une plantation de café, et alors que les rebelles s'approchent, elle veut la garder contre tous les dangers. Pour ne pas arranger les choses, son ex-mari (Christophe Lambert) tente de la convaincre d'abandonner pour partir, et son fils (la belle gueule Nicolas Duvauchelle) ne sait plus trop ce qu'il vit. Pour couronner le tout, elle est héberge un des chefs blessé qui est fortement recherché (Isaach de Bankolé). En somme, elle creuse sa propre tombe.

 

Il faut être un familier du cinéma de Claire Denis pour ne pas être dérouté par ce film, dans le mauvais sens du terme. On ne saurait apprécier le détail et la façon de filmer de la réalisatrice. Même si la réalisation aurait tendance à donner mal au crâne, on comprend finalement cette motivation à insérer le spectateur dans l'histoire, à vivre comme s'il y était. Claire Denis n'en est pas à son premier essai en terre africaine. Son premier film, autobiographique s'il en est, Chocolat (1988) raconte son enfance camerounaise. A chaque fois qu'elle tourne et montre l'Afrique, c'est pour en montrer des conséquences coloniales. Ici on est loin de l'imaginaire du type Hollywood, tant on a l'impression de vivre quelque chose de vrai. On voit donc cette blanche qui veut absolument rester, alors que l'heure du départ a visiblement sonner.

 

 

On ne sait réellement où se situe le film, ni à quelle époque, ni avec qui. Il faut donc dépasser cette aspect pour réussir à appréhender le film. White Material n'est pas forcément pour le coup une pure création de Claire Denis, qui a partagé notamment l'écriture avec la romancière Marie Ndiaye. Un changement notable pour ce 15ème long métrage pour la réalisatrice. Il y a ces longs silences, ces images qui veulent parler d'elles-mêmes, puis il y a ces dialogues, pas forcément nombreux mais qui sont pour le coup symboliques.

 

Le spectateur peut probablement se sentir larguer, que ce soit par la réalisation ou le scénario trop vague, mais force est de reconnaître que ce style garde son charme et Claire Denis semble filmer avec le coeur. Reste à en apprécier toute la teneur.

 

NOTE : 11.5 / 20

 

 


WHITE MATERIAL - BANDE-ANNONCE
envoyé par baryla. - Les dernières bandes annonces en ligne.


28/03/2010
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