Simon Werner a disparu ... psychose de lycéens.
Habitué aux séries documentaires, Fabrice Gobert signe son premier long métrage avec un thriller classique, Simon Werner a disparu…
Alors que Simon Werner manque à l'appel dans une classe de terminale C de la région parisienne, la caméra de Fabrice Gobert va découper son film en quatre parties : quatre personnages centraux se feront leurs films, pour amener le spectateur à la vérité. On se laisse donc porter par l'histoire en rentrant gentiment dedans, émettant aussi nos propres hypothèses. L'histoire part d'une soirée bien arrosée où un groupe d'adolescents retrouvent un corps dans une forêt. On va donc faire quelques bonds en arrière pour comprendre ce qu'il s'est passé, en se souvenant au bon souvenir du lycée et de ce que nous aurions fait si nous étions à leurs places. Quinze jours plus tôt, Simon Werner est donc absent, des traces de sang retrouvées dans un laboratoire de l'école, c'est le début du « psychotage » adolescent : meurtre, fugue, suicide ? toutes les hypothèses sont bonnes à prendre.
Gobert nous emmène ensuite dans l'histoire du sportif du lycée, Jérémie (Jules Pelissier, croisé dans Bus Palladium), plutôt timide d'ailleurs. Ensuite, Alice la « bombe du lycée » (interprétée par Ana Girardot dont c'est le premier film), puis Jean Baptiste alias Rabier (Arthur Mazet, vu dans Nos jours heureux). On terminera par le film de Simon tout simplement. Par son apparence un peu basique qui laisse à penser que Simon Werner a disparu … était plutôt taillé pour être un téléfilm (probablement très efficace), le film de Fabrice Gobert cache un petit jeu. D'abord parce que le réalisateur s'amuse à voguer entre les genres, du teen movie à la française jusqu'au thriller dramatique en passant le film d'épouvante, sans jamais s'identifier clairement à un seul d'entre eux. Ensuite par sa réalisation et les procédés : quatre films, des points de vues différents que la caméra va aussi incarner, ce qui fait clairement penser au chef d'œuvre de Gus Van Sant, Elephant.
Simon Werner a disparu … est aussi un film pour nous, dans le sens où il parle d'inquiétude déjà vécu. Il y a le côté plutôt cool du lycée, qui va de la tranquillité (symbolisé par la musique des années 90 et l'utilisation de Sonic Youth en bande son) à la peur de s'assumer et de ne pas savoir où aller. L'image est un peu clichée, mais loin d'être fausse. Son apparence est bien trompeuse, Simon Werner a disparu … est un film classique, mais il est surtout efficace et relativement intelligent.
NOTE : 13.5 / 20
Simon Werner a disparu... - Bande-Annonce / Trailer [VF]
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