Cine-emotions

Mr Nobody, le film mitigé.

Jaco Van Dormael revient après 13 ans d'absence pour signer un film à la fois bizarre et émouvant, prônant une véritable philosophie sur le choix et la vie.

Mr Nobody, c'est l'image de ce jeune garçon, Nemo Nobody (faut déjà le vouloir pour sortir ce nom) sur un quai de gare : il a deux choix, partir avec sa mère, ou rester avec son père. Le film de Jaco Van Dormael propose de vivre ces deux vies. Sauf que le problème ce long-métrage, c'est l'impression d'avoir en face de soi un véritable puzzle, une façon de filmer qui devient agaçante entre les flash-back et flash-foward. Pour ne rien arranger, le film est assurément surchargé en images et en couleur. Le scénario s'enfonce dans des complications dans des moments où justement le film gagne de sa valeur.

 

L'idée de départ est très bonne : réfléchir sur les choix que l'on fait, se poser la question de savoir ce qu'est la vie, ici ou là-bas, ce qu'est l'amour, la tristesse. Mais au bout de plus de deux heures de film, Van Dormael a laissé l'impression de faire le tour de son sujet, quitte à le rendre très lourd et complètement irréaliste, à force de constamment changer de vie, on finit par ne plus réellement savoir dans quelle vie se situe Nemo. La vie de Nemo ne tourne sur le choix avec ses parents, mais plutôt sur les relations que le jeune homme va avoir avec trois femmes différentes : Anna, Elise et Jeanne. C'est assurément l'histoire avec Anna qui touche le plus, donnant un réel sens à la question de l'amour. Jared Leto impressionne et confirme aussi bien ses talents d'acteur que de chanteur (lui qui a repris la route avec 30 Seconds to Mars). Lui qui adore être un adepte des transformations (dans Chapitre 27, il incarne l'assassin de John Lennon et a du prendre 28 kg), on le retrouve en vieillard en 2092.

 

Le casting est pourtant, à commencer à Jared Leto. On retrouve également Diane Kruger qui confirme encore son talent, Sarah Polley ou encore Rhys Ifans. Mr Nobody se dote d'une bande son de circonstance, avec airs plus que célèbres, mais qui arrivent à donner de la nature à l'action. Le rythme est étrange et souvent changeant. Il faut rentrer dans le film, qui s'annoncerait comme un gros délire cinématographique. Puis finalement, les idées qui viennent petit à petit donne de la corpulence au scénario. On appréciera notamment le passage où Nemo sur son lit de mort (il est le dernier mortel) dans un monde bourré de technologies et à la dérive, se rappelle aux bons souvenirs sur la Terre face un journaliste, là l'homme polluait, fumait, faisait l'amour et il ne se passait (comme dans une comédie française. On apprécie le clin d'œil sympathique. Cette scène est un peu symbolique : à la fois ce film étrange et déroutant, se montre intelligent dans sa façon de traiter de certains sujets, entre humour, émotion et réalisme.

Le film de Von Dormael a mis du temps à naître, notamment dans l'esprit de son créateur, qui a pendant sept ans travaillé sur le scénario. Le résultat est plutôt moyen : à la fois prenant et émouvant, notamment à travers le personnage de Nemo, le film endort par son aspect puzzle et sa surcharge, devenant presque trop lourd à la fin. On en sort mitigé, dommage !

 

NOTE: 11/20



16/01/2010
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