Cine-emotions

Belle Epine, chronique d'une jeunesse.

Réalisé par Rebecca Zlotowski et porté par la belle Léa Seydoux, Belle Épine a les ingrédients pour plaire après une bande annonce intrigante.


Prudence Friedman a 17 ans, livrée à elle-même dans l'appartement familial, elle rencontre Marilyne, une frondeuse du lycée qui lui fait découvrir le circuit sauvage de Rungis, où tournent dangereusement grosses cylindrées et petites motos trafiquées. Fascinée par la bande du circuit, Reynald, Franck et les autres, Prudence tente d'y gagner sa place, en essayant de faire passer sa solitude pour de la liberté.


Dans Belle Épine, inutile de rechercher de la simplicité pour montrer la jeunesse, le propos est bien plus profond. Peut-être trop même à l'image d'une fin un peu brouillonne, laissant le spectateur à divers interprétations possible. 1H20 c'est probablement très court, mais la réalisatrice n'est pas assez entrée dans le vif du sujet pour en sortir un propos suffisamment convaincant. Toutefois, il convient de saluer d'abord ce qui fait la force du film, Rebecca Zlotowski (dont c'est le premier long métrage en tant que réalisatrice) n'y étant pas pour rien. On soulignera la réalisation qui alterne entre une beauté esthétique (glorifiée par la bande son) et le style plus saccadé. La caméra suit les périples de Prudence qui se retrouve dans presque tous les plans. C'est surtout l'ambiance très sombre et froide du début du film qui intrigue, et ce côté noir ne le quittera pas, ressurgissant dans quelques moments d'émotion qui en disent long. Tout cela fait écho à la belle bande son, qui se coince aisément entre le psychédélisme et la cold wave.


Léa Seydoux se retrouve donc omniprésente face à la caméra offrant à la fois de la sensualité et de l'émotion, mais avec trop de parcimonie. On adore alors le côté de cette jeune adolescente dotée d'une sensualité rebelle qui ne peut laisser indifférent. En revanche, le visage d'ange de Léa Seydoux manque justement de nous faire rentrer dans ce personnage complexe qui est le sien. L'enfant rebelle, délaissé par un père en voyage, et par une mère qui est considérée comme morte par sa propre fille. Prudence n'écoute pas les conseils plus sages de la grande sœur, elle veut vivre sa vie de jeune, se frotter aux dangers (aussi bien par la moto que le sexe). Tout cela dans l'unique but d'un apprentissage de la vie pour en arriver à un point de non retour qui signifie la conscience et l'entrée dans l'âge adulte. Dommage que le propos en devienne lourd, manquant au passage de rythme.


Un film long dans un propos quelque peu lourd malgré une réalisation intéressante et des qualités techniques indéniables qui nous feraient dire que Rebecca Zlotowski a tout de même signé un premier film encourageant.

NOTE : 11 / 20



Belle épine Bande-annonce 1
envoyé par toutlecine. - Court métrage, documentaire et bande annonce.


09/11/2010
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