Cine-emotions

Albert Dupontel joue le Vilain.

Catherine Frot et Albert Dupontel s'affrontent dans un duel burlesque, dans une comédie qui change le paysage dans ce genre.

 

Un braqueur de banques, le Vilain, revient après 20 ans d'absence se cacher chez sa mère Maniette. Elle est naïve et bigote, c'est la planque parfaite, du moins c'est ce qu'il croit. Mais celle-ci découvre à cette occasion la vraie nature de son fils, le voleur qu'il est depuis tout petit et décide de le remettre dans le " droit chemin ". S'ensuit un duel aussi burlesque qu'impitoyable entre mère et fils, qui va montrer des visages bien étonnants.

 

Qui aurait dit que Catherine Frot en prenant des rides, s'offre un rôle improbable où l'on redécouvre encore la grande actrice qu'elle est ? Peu aurait parié sur elle, et pourtant elle prouve qu'elle est encore une valeur sûre de la comédie française, un peu comme Karine Viard ou Carole Bouquet. Et avec ses rides, son talent de la comédie, elle donne sa grandeur au rôle de Maniette, cette maman qui n'a pas vu son fils depuis plus de 20 ans, et découvre son véritable visage caché depuis sa tendre enfance. Puis la brave femme se demande aussi pourquoi la mort ne veut pas d'elle et devine qu'il lui reste quelque chose à faire sur Terre.

 

 

Face à elle, Albert Dupontel, qui s'essaye à la fois à être virtuose derrière la caméra (c'est plutôt très bon) et se transforme en Vilain, un personnage malsain qui ne connaît que le mal, sous un air un peu angélique. C'est un braqueur de comédie, loin d'être réaliste. Mais là où Dupontel se rate un peu, c'est dans son jeu. A force de trop de grimaces, on risquerait de trouver cela lourd à la longue. Mais son humour et des gags bien placés font oublier la demie-faute. Et sa réalisation est implacable, sa façon de mettre en valeur une scène, ou même une pièce de la maison. On n'ira pas dire que c'est la plus réalisation loin de là, mais elle colle parfaitement à l'esprit de la comédie.

 

Et on assiste à une comédie différente des autres (je vise les récentes sorties comme RTT ou Micmacs à Tire-larigot), l'histoire est bien introduite, on sent de la sincérité dans l'histoire, une volonté de montrer les vices de ce personnage du Vilain. Et Catherine Frot qui cache un jeu sous son air benêt et naïf, qui prend son petit sourire lorsque son fils reçoit une balle, en guise de vengeance par rapport à son passé. Et puis, tout le symbole de cette tortue, actrice malgré elle, qui s'amuse à torturer les hommes, mais se retrouvent aussi en jouet vengeur («Je cherchais un animal domestique qui aurait survécu à la jeunesse du Vilain et qui soit, lui aussi, ivre de vengeance... », affirme Albert Dupontel)

 

Une comédie sympathique mettant en avant le style d'Albert Dupontel à filmer le burlesque et le comique de situation. Le chapeau se baisse aussi devant la prestation de Catherine Frot, assurément convaincante !

 

NOTE: 13/20

 

 



15/12/2009
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